Après une bronchite infectieuse, la toux disparaît habituellement en maximum trois semaines. Mais dans 10 à 15 % des cas, une toux dite « subaiguë » persiste. Il faut chercher la cause pour proposer le traitement le plus adapté.

Après une bronchite aiguë, la toux disparaît peu à peu, en moins de trois semaines généralement. Cependant, passé ce délai, il se peut qu’une toux persiste, alors qualifiée de subaiguë, et ceci dans approximativement 10 à 15 % des cas. Une démarche diagnostique rigoureuse doit alors être conduite  : d’une part, pour ne pas méconnaître une pathologie sous-jacente ; d’autre part, afin de mettre en évidence le mécanisme causal et envisager un éventuel traitement symptomatique adapté. 

S’il est banal que les infections des voies respiratoires basses, surtout d’origine virale, se compliquent de toux, les mécanismes physiopathologiques impliqués sont complexes, associant hyper-réactivité bronchique, hypersécrétion bronchique et défaut de clairance mucociliaire.

Quatre grandes causes

Écoulement nasal postérieur

La cause à éliminer en priorité est un écoulement nasal postérieur. Le traitement dans ce contexte se fonde sur les lavages de nez au sérum physiologique. Aucune autre intervention n’est nécessaire.

Hyper-réactivité bronchique

Un autre mécanisme fréquent est celui de l’hyper-réactivité bronchique post-infectieuse non spécifique, ou toux post-infectieuse.

Dans ce cas, la toux est typiquement sèche, déclenchée par le froid ou l’effort. À noter que l’hyper-réactivité n’implique pas systématiquement un asthme sous-jacent ; la résolution spontanée est fréquente et doit donc inciter à l’abstention thérapeutique et à la réassurance. 

Cependant, en cas de symptômes persistants ou invalidants, un traitement peut être proposé. Il n’y a pas de consensus ni de recommandations de haut niveau de preuve, mais un traitement court (15 jours à 1 mois) par corticoïdes inhalés, plus ou moins associés à des bronchodilatateurs de longue durée d’action, est habituellement proposé avec consigne de rinçage de la bouche à l’eau après utilisation.

Pathologie pulmonaire

Il se peut également que la toux subaiguë post-infectieuse soit un symptôme d’une pathologie pulmonaire sous-jacente découverte à cette occasion. Cela doit donc inciter à la prudence : ne pas banaliser le symptôme, surtout dans les populations à risque comme les fumeurs. Les diagnostics principaux sont, dans ce cas, les pathologies bronchiques (BPCO, asthme, dilatation des bronches), infectieuses (coqueluche, tuberculose), néoplasiques (cancer bronchopulmonaire, pleurésie métastatique) ou interstitielles (pneumopathies interstitielles diffuses). 

Dysfonction laryngée

Post-infectieuse avec toux, c’est une complication exceptionnelle mais décrite notamment dans les suites d’une infection par le Covid. 

Quand explorer ?

La persistance d’une toux subaiguë post-infectieuse doit faire réaliser des examens complémentaires dans trois situations : 

  • en cas de signes fonctionnels respiratoires associés (dyspnée, douleur thoracique ou, bien sûr, hémoptysie) ou de signes généraux et extrathoraciques persistants (altération de l’état général, dysphonie…) ;
  • en cas d’anomalie de l’examen physique (crépitants secs, hypoventilation localisée, sibilants…) ;
  • ou simplement en cas de persistance de la toux de façon particulièrement prolongée (après 4 à 6 semaines).

Il est possible de réaliser un scanner thoracique sans injection et des EFR en cas de suspicion de BPCO ou d’asthme ; le patient doit ensuite être adressé à un pneumologue.

 

Extrait de 
Salvator H., Jean J. Prise en charge de la bronchite aiguë. Rev Prat Med Gen 2024 ;38(1087);227-31

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