La procédure est encore complexe et comporte des risques d’échecs et de complications. De nombreuses évolutions sont encore nécessaires, afin de la simplifier et de transformer cette chirurgie exceptionnelle en une chirurgie de pratique courante. Ces évolutions concernent notamment la sélection des donneuses et des receveuses, la chirurgie ou la période post-greffe et les questions éthiques. Les donneuses sont le plus souvent apparentées (en général la mère), mais le recours à des donneuses décédées (encore très restreint) permettrait d’éviter les risques, importants, de l’hystérectomie chez les donneuses vivantes. Pour les receveuses, l’indication principale est actuellement le syndrome MRKH (Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser : aplasie congénitale de l’utérus et de la partie supérieure du vagin), mais un passé d’hystérectomie pourrait aussi être considéré. La laparoscopie robotisée est un outil précieux pour réduire les complications (qui sont surtout vasculaires et urétérales) ; le rejet de greffe est en règle bien maîtrisé par le traitement immunosuppresseur. Quant au délai à respecter avant le transfert d’embryons, il semble devoir être d’au moins six mois, afin de limiter les risques infectieux. Les questions éthiques doivent également être prises en compte : nombre insuffisant de donneuses, risques chirurgicaux majeurs pour les donneuses vivantes, information éclairée des receveuses quant aux dangers de la procédure.
Ainsi, la transplantation utérine, prouesse médicale et chirurgicale, nécessite des recherches permanentes, dans un cadre international, afin d’en simplifier la technique et d’en approfondir la réflexion éthique.
Jean-Marc Ayoubi, service de gynécologie-obstétrique et médecine de la reproduction, hôpital Foch, Suresnes
21 septembre 2021