1 Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) débute assez tôt dans la vie et a tendance à une évolution chronique. Selon l’Organisation mondiale de la santé, c’est l’un des troubles psychiatriques les plus invalidants.
2 Il faut le dépister activement car un traitement approprié peut conduire à une nette amélioration de la qualité de vie. Les patients ayant tendance à cacher leurs symptômes (en raison de la nature égodystonique du TOC), il faut poser des questions directes et spécifiques.
3 Les compulsions sont les manifestations les plus visibles du TOC, les obsessions sont plus difficiles à mettre en évidence ; ce sont les deux critères clés du diagnostic de TOC, mais l’anxiété est une plainte importante ; l’évitement de situations anxiogènes et le sentiment de doute continu sont les autres éléments phares du TOC.
4 Une augmentation de la sévérité du TOC révèle parfois un épisode dépressif (comorbidité la plus fréquente [30 % environ]) ; 84-90 % des patients ont des comorbidités psychiatriques. Le risque suicidaire n’est pas négligeable ; important dans les formes sévères.
5 Le TOC de l’enfant est relativement fréquent et difficile à prendre en charge ; il entraîne un handicap certain, et souvent déscolarisation, isolement et conflits familiaux.
6 La physiopathologie du TOC peut s’envisager comme un dysfonctionnement d’un réseau cortico-sous-cortical sous-tendu par des altérations du système glutamatergique. Les causes ne sont pas connues : génétique, développementale, immunologique, etc.
7 Les antidépresseurs prescrits en première intention sont les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, du fait de leur efficacité et de leur profil de tolérance et de sécurité ; ils sont prescrits au long cours, à des posologies élevées, avec des effets non immédiats.
8 La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est aussi efficace que les médicaments de référence, et permet une amélioration du trouble dans 50 à 70 % des cas, et sa rémission chez 10 à 20 %.
9 La majorité des patients reçoivent à terme l’association médicaments et TCC, mais la stabilité/amélioration des patients qui ont bénéficié de la TCC est meilleure que celle des patients sous médicaments seuls. Un traitement médicamenteux peut être proposé quand les symptômes sont très intenses et génèrent douleur morale et handicap importants, nécessitant un soulagement à court ou moyen terme, le délai d’action des psychothérapies étant en général plus long que celui des antidépresseurs.
10 Les traitements des formes résistantes et sévères font appel à des approches spécialisées, combinant psychothérapies et traitements pharmacologiques. Des techniques expéri­mentales sont en développement (stimulation cérébrale, non invasives et invasives [stimulation cérébrale profonde]).