F allait-il faire une réforme des retraites aussi complexe ? Quoi qu’il en soit, les moyens employés par le gouvernement ne sont certainement pas à la hauteur des enjeux ! Comme souvent, les plus mobilisés sont les cheminots et les agents des réseaux franciliens. Parallèlement à cette grève prolongée, on a observé une augmentation significative des arrêts de travail à la RATP en décembre dernier versus la même période en 2018.
Une hausse de 320 % est annoncée ! Y aurait-il eu une épidémie, la grippe n’ayant pas, le 9 janvier, atteint le seuil qui en témoignerait ? D’autres pathologies contagieuses ? Une surcharge de travail pour les non-grévistes ? Sans en avoir la preuve formelle, on peut aussi penser que certains ont souhaité justifier leurs absences médicalement et en prévenir les inéluctables conséquences financières.
Une fois de plus, on va parler d’arrêts abusifs,de certificats de complaisance ! Mais les médecins peuvent-ils toujours, en leur âme et conscience, douter de la véracité des plaintes et doléances de leurs patients sans rompre la relation de confiance réciproque ? Dans toutes ces situations, l’objectivité est une notion bien théorique. Il en est de même lorsqu’existent dans le milieu du travail un différend, une incompatibilité d’humeur, un harcèlement. Ici, l’arrêt de travail est surtout nécessaire pour acter l’absence et éviter la faute grave pour abandon de poste non justifié.
Face à la complexité mais aussi à l’ambiguïté de ces prescriptions, il ne faut pas s’étonner de voir apparaître une plateforme soi-disant de téléconsultation au nom évocateur :
. Son promoteur (un avocat allemand) se targue de délivrer, en toute légalité, des arrêts de travail hors du parcours de soins (il suffit pour cela de déclarer son médecin traitant non disponible…). Cela concerne, dit-il, des pathologies simples et courantes : coup de froid, stress, migraine, gastroentérite, et des arrêts courts, de 3 jours… Ce « service » semble très apprécié en Allemagne (30 000 arrêts délivrés en 1 an), est-ce une raison suffisante pour qu’il passe notre frontière ? Nos syndicats n’ont pas tardé à s’en émouvoir et à le dénoncer fermement, le traitant de caricature du soin. La CNAM et le CNOM ont déposé un référé pour que le site cesse son activité, arguant d’une infraction à la législation conventionnelle et pour tromperie. Espérons que cette nouvelle dérive de la télémédecine sera très vite interdite !
Les arrêts de travail ne sont pas des produits de consommation susceptibles d’être distribués sur demande des patients, s’insurge l’Assurance maladie. Leur prescription ne devrait être réalisée que pour attester la durée de l’incapacité médicale à exercer son métier. Avant d’accabler les médecins, prescripteurs trop complaisants, il serait peut-être bon de prendre en compte l’évolution du monde du travail et s’interroger sur l’opportunité de revoir – de réformer – la législation des arrêts de travail. Une réforme qui passerait plus par une révision du code du travail que par celui de la Sécurité sociale. Mais au vu du climat actuel, ce n’est certainement pas l’urgence du moment…
Une hausse de 320 % est annoncée !
Une fois de plus, on va parler d’arrêts abusifs,
Face à la complexité mais aussi à l’ambiguïté de ces prescriptions, il ne faut pas s’étonner de voir apparaître une plateforme soi-disant de téléconsultation au nom évocateur :
. Son promoteur (un avocat allemand) se targue de délivrer, en toute légalité, des arrêts de travail hors du parcours de soins (il suffit pour cela de déclarer son médecin traitant non disponible…). Cela concerne, dit-il, des pathologies simples et courantes : coup de froid, stress, migraine, gastroentérite, et des arrêts courts, de 3 jours… Ce « service » semble très apprécié en Allemagne (30 000 arrêts délivrés en 1 an), est-ce une raison suffisante pour qu’il passe notre frontière ? Nos syndicats n’ont pas tardé à s’en émouvoir et à le dénoncer fermement, le traitant de caricature du soin. La CNAM et le CNOM ont déposé un référé pour que le site cesse son activité, arguant d’une infraction à la législation conventionnelle et pour tromperie. Espérons que cette nouvelle dérive de la télémédecine sera très vite interdite !
Les arrêts de travail ne sont pas des produits