Cancer du cerveau le plus fréquent chez l’adulte, le glioblastome reste un cancer à pronostic très défavorable, avec une survie nette standardisée à 5 ans de 7 %, d’après un rapport publié en 2021 par Santé publique France. La stratégie thérapeutique de référence chez les patients à l’état peu altéré (indice de Karnosky > 70) consiste en une exérèse chirurgicale, suivie d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie concomitante puis adjuvante – un traitement très lourd, associé à une récidive quasi-systématique dans l’année suivant la résection, en raison de la nature diffuse du cancer.
Ce tableau terne des options thérapeutiques contre le glioblastome vient d’être éclairci par la publication d’une équipe chinoise en août dans Science Translational Medicine. Les auteurs ont développé un nanogel à insérer juste après la résection de la tumeur. Cette substance contient des nanoparticules qui s’intègrent dans le noyau des macrophages et microglies entourant l’ancienne tumeur et leur permettent de produire un récepteur antigénique chimérique, capable de repérer un marqueur cellulaire spécifique au glioblastome. Cela entraîne la destruction des cellules résiduelles du cancer par la stimulation du système immunitaire adaptatif, grâce aux cellules cérébrales génétiquement modifiées par les nanoparticules.
Testé sur des modèles précliniques du glioblastome – des souris humanisées s’étant fait implanter un glioblastome humain avant qu’il soit retiré chirurgicalement –, ce traitement potentiel améliore la réponse immunitaire antitumorale autour de la cavité chirurgicale post-résection et limite la récidive post-opératoire du glioblastome tout en augmentant la survie (taux de survie des souris traitées de 83 % à 90 jours, contre 0 % pour les souris contrôle, toutes mortes au plus 60 jours après l’opération). Les chercheurs en concluent que leur méthode devrait faire l’objet d’études cliniques pour confirmer son intérêt thérapeutique dans l’empêchement durable des récidives des glioblastomes.