Les urgences aortiques sont de trois types : les syndromes aortiques aigus, les anévrismes compliqués ou symptomatiques, et la rupture traumatique de l’aorte. Les syndromes aortiques aigus peuvent correspondre à une dissection classique, à un hématome intradural ou à un ulcère pénétrant (de nature athéromateuse). La rapidité de prise en charge, mieux assurée par les centres aortiques de haut volume, est cruciale pour la survie. SOS Aorte est fondé sur l’organisation suivante : un numéro de téléphone unique accessible 24heures sur 24 ; une salle de surveillance post-interventionnelle ; une Trauma Unit, centre d’accueil pour toutes les urgences aortiques ; un chirurgien aortique référent joignable 24 h/24 ; une unité de soins intensifs dédiée ; un héliportage ; une approche multidisciplinaire (chirurgien cardiovasculaire, endovasculaire, cardiologue, anesthésiste sur place, radiologue cardiovasculaire). Des protocoles de soins ont été établis de même que, depuis 2010, un registre prospectif. Les principaux impacts de cette organisation sont : un accroissement du nombre de patients admis pour urgences aortiques (287patients dans les 3années ayant suivi la création de SOS Aorte contre 174 les 3 ans précédents) ; une extension géographique de la zone de recrutement (passage de 37 à 61 % pour le recrutement en Île-de-France hors Paris) ; une prise en charge chirurgicale dans les 24h dans plus de 42 % des cas ; une diminution significative de la mortalité (qui s’établit à 24 % à 30jours pour les urgences aortiques confirmées). Comme éléments organisationnels supplémentaires, il faut mentionner : la tenue d’une réunion de concertation pluridisciplinaire hebdomadaire et d’une matinée « Aorte » annuelle ; la création d’un groupe de travail « Dissection » (dans le cadre de la Société française de chirurgie thoracique et cardiovasculaire) ayant pour objectifs de diffuser des chartes de fonctionnement des programmes SOS Aorte, de constituer une base nationale de données pour la dissection aortique, et de créer une association de patients.
Paul Achouch, chirurgie thoracique et cardiovasculaire, Hôpital européen Georges-Pompidou, Paris
17 septembre 2019