Les oursins sont des animaux invertébrés, de la classe des échinodermes, dont la répartition est cosmopolite. Ils ont une forme de sphère de 5 à 10 cm de diamètre et un corps recouvert de piquants (d’où l’appellation de « hérisson de mer » dans l’Encyclopédie de Daubenton de 1751). La bouche est située sur la face inférieure ; cet animal ne possède ni tête ni système digestif ou nerveux. Il a une couleur variable, très voyante, utile pour éloigner les éventuels prédateurs. Le plus gros est l’oursin rouge : géant, mesurant 20 cm (sans les piquants), il peut vivre 100 ans ! Ses piquants (ou radioles), ayant des formes et des longueurs très différentes, lui servent pour se déplacer et se défendre.
Les oursins sont des mets très appréciés, en particulier les gonades, ou « corail », dans de nombreux pays, surtout au Japon. En France, la pêche est interdite entre mai et septembre, pendant la saison de reproduction.
En cas de piqûre ou de cassure des épines au moment du contact traumatisant avec la peau, une réaction inflammatoire peut survenir. Sans traitement, les fragments de radioles peuvent migrer vers les tissus profonds, provoquant une lésion granulomateuse, responsable de myalgies ou d’arthralgies. L’oursin le plus dangereux est Toxopneustes pileolus (ou oursin fleur) dont le venin peut entraîner le décès de l’homme.
Le traitement consiste à retirer l’épine à l’aide de vinaigre, qui permet de dissoudre les radioles. L’application d’eau chaude réduit la sensation de douleur. Puis il faut désinfecter les points de piqûre et vérifier que la vaccination antitétanique est à jour. En cas de migration d’un fragment de radioles dans les tissus profonds, une extraction chirurgicale est nécessaire.
Patrice Bourée, professeur au Collège de médecine, institut Alfred-Fournier, 75014 Paris.
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Morand J.-J. Dermatoses et envenimations marines. Rev Prat Med Gen 2018;32:463-8.