Aujourd’hui, en France, la vaccination contre les papillomavirus (HPV) est recommandée chez toutes les filles et tous les garçons de 11 à 14 ans révolus (schéma vaccinal à deux doses à six mois d’intervalle), mais aussi en rattrapage chez tous les adolescents (hommes et femmes) de 15 à 19 ans révolus (avec un schéma à trois doses à M0, M2, M6) et chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à l’âge de 26 ans. Début avril, les membres du Groupe stratégique consultatif d’experts en vaccination (SAGE) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont conclu qu’un schéma à dose unique permet d’obtenir une protection solide, comparable à celle des schémas classiques. Diverses études (avec les vaccins bi-, tétra-ou nonavalents) ont en effet montré la non-infériorité d’un schéma à dose unique par rapport aux protocoles multidoses (2 ou 3 doses) dans la protection contre l’infection, et ce jusqu’à dix ans après la vaccination. Selon l’OMS, ce schéma simplifié permettra d’atteindre plus facilement l’objectif de vacciner, d’ici à 2030, 90 % des filles âgées de moins de 15 ans dans le monde (en 2020, la couverture vaccinale au niveau mondial dans cette population était de 13 % pour les deux doses). Ce nouveau protocole ne s’applique pas aux plus de 21 ans, chez lesquels la recommandation reste de faire deux doses espacées de six mois, ni aux personnes immunodéprimées, qui nécessitent des schémas à trois doses. Si cette évolution s’adresse donc tout particulièrement aux pays à revenu faible ou intermédiaire, elle pourrait faciliter l’acceptation de la vaccination dans des pays comme la France, où la couverture vaccinale anti-HPV reste encore très insuffisante : chez les jeunes filles, en 2020, elle était de 41 % pour une dose à 15 ans et seulement 33 % pour le schéma complet à 16 ans.