Arrivé sur le marché français en octobre 2022 pour remplacer le précédent vaccin monovalent à ARNm contre le Covid, le vaccin bivalent à ARNm Comirnaty (Pfizer-BioNTech) cible à la fois les variants ancestral et omicron du SARS-CoV-2. Problème : en janvier 2023, les CDC américains (Centers for Disease Control and Prevention) ont annoncé que dans les 21 jours suivant l’injection du vaccin bivalent, une possible augmentation du risque d’AVC ischémique avait été notée chez les personnes de plus de 65 ans.
Épi-phare n’avait précédemment pas trouvé d’augmentation du risque d’AVC, d’infarctus du myocarde ou d’embolie pulmonaire après l’injection du vaccin monovalent à ARNm chez les patients de plus de 75 ans. Afin de vérifier si cette absence de sur-risque se vérifiait avec le booster bivalent, les chercheurs ont suivi l’ensemble des Français âgés de plus de 50 ans vaccinés entre le 6 octobre et le 9 novembre 2022, période durant laquelle les vaccins monovalents et bivalents étaient disponibles pour vacciner les plus de 50 ans. Pendant cette période, 932 593 Français de plus de 50 ans ont reçu le vaccin bivalent, et 121 362 personnes ont reçu le monovalent.
Pour chaque jour compris entre le 6 octobre et le 9 novembre 2022, les chercheurs ont associé aléatoirement un vacciné avec le monovalent et cinq vaccinés au bivalent ; 373 728 personnes ayant reçu le bivalent ont été incluses dans l’analyse, ainsi que 97 234 personnes ayant reçu le vaccin monovalent (âge médian : 72,6 ans ; 53,8 % de femmes). Les deux cohortes avaient des caractéristiques sociodémographiques et d’état de santé comparables.
Les sujets ont été suivis jusqu’à 21 jours après vaccination, et les chercheurs ont estimé leurs risques d’AVC ischémique ou hémorragique, d’infarctus du myocarde et d’embolie pulmonaire. À l’issue de cette analyse, les chercheurs n’ont trouvé aucune augmentation de risque avec le vaccin bivalent pour chacun des quatre événements testés chez les plus de 50 ans. Même s’il ne s’agit pas d’une analyse se restreignant aux plus de 65 ans, les auteurs en concluent que leurs données « rassurent quant à la poursuite de l’utilisation de ces vaccins ».