Le vieillissement du rachis commence tôt pour tous ses tissus constitutifs, il faut donc y penser dès 45-50 ans. Le vieillissement des structures ostéoarticulaires, musculaires et ligamentaires associé au vieillissement des autres structures, en particulier neurologiques, est responsable de différentes pathologies du rachis : scoliose dégénérative, cyphose lombaire dégénérative, canal lombaire étroit, ostéoporose fracturaire avec tassements vertébraux, spondylolisthésis dégénératif, camptocormie et tête tombante. Leur point commun : le retentissement sur la statique du rachis avec perte de l’équilibre du tronc (fig. 1 et 2).
Les conséquences de ces pathologies sont lourdes : douleurs, difficultés à la marche, préjudice esthétique lié à la déformation, parfois troubles digestifs et respiratoires (en cas de camptocormie notamment).
La prévention, cruciale, repose sur :
– le diagnostic et le traitement précoce des pathologies de l’enfant et de l’adolescent (scoliose, cyphoses liées le plus souvent à la maladie de Scheuermann, en particulier lombaire et thoracolombaire) et des pathologies apparaissant à la ménopause (ostéoporose, scoliose dégénérative) ;
– la surveillance du rachis des patients parkinsoniens ;
– le maintien d’un bon capital musculaire au cours du vieillissement, grâce à une activité physique régulière.
La prise en charge doit être précoce, dès l’apparition de douleurs, d’une déformation de la colonne vertébrale, de troubles radiculaires, de difficultés à marcher. Elle repose sur la kinésithérapie, avec un travail postural, musculaire et proprioceptif, les infiltrations radioguidées par des radiologues expérimentés et les corsets plastiques et/ou tissus faits sur mesure en collaboration étroite entre médecin et orthoprothésiste.
À lire ici :
Marty-Poumarat C et Carlier R. Thérapeutiques orthopédiques non chirurgicales du rachis chez le sujet âgé. Rev Prat 2021;71(5);522-9.
Dans : Dubousset J. Dossier : vieillissement du rachis.Rev Prat 2021;71(5);495-535.