En France, près d’une femme sur trois est victime de violences conjugales au cours de sa vie, selon l’Agence européenne des droits fondamentaux – un fléau en recrudescence en cette période de crise sanitaire, où les appels au 3919 ont bondi. Malgré leurs conséquences graves et multiples sur la santé physique et mentale de ces femmes, ces violences ne sont pas encore systématiquement dépistées, faute d’outils simples et validés, et de formation adaptée des professionnels de santé. Ceux-ci sont pourtant souvent le premiers recours pour ces patientes… 

 

C’est pourquoi Santé publique France publie, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 2 février, une étude validant la version française du Woman Abuse Screening Tool (WAST), questionnaire canadien originalement en anglais composé de huit questions fermées (les deux premières portant sur les relations au sein du couple de manière générale, les six suivantes sur les violences physiques, psychologiques et sexuelles). L’analyse menée au CHU de Clermont-Ferrand sur deux groupes de femmes (361 au total) âgées de 18 ans et plus a montré de bonnes valeurs prédictives positives et négatives. 

Simple, rapide et bien accepté par les patientes (taux de réponse > 95 %), le WAST est un outil précieux pour l’utilisation en pratique courante, et devrait être intégré de manière systématique dans l’interrogatoire, notamment dans les services susceptibles d’accueillir des victimes de violences (urgences, services de chirurgie, au cours de consultations dédiées comme l’entretien prénatal précoce, etc.). Favorisant un dépistage précoce, donc la mise en place d’un parcours de soins spécifique, il vient compléter les fiches pratiques publiées par la Haute Autorité de santé en décembre dernier, qui détaillent également les mesures d’aide et de soutien à mettre en place.

À lire sur ce sujet

Gavid B. Dépister la violence conjugale. Rev Prat Med Gen 2021;1054:55.

L.M.A., La Revue du Praticien