En cette période d’été, les raisons de sensibiliser les voyageurs à la prévention ne manquent pas. Les facteurs de risque médicaux de maladie thromboembolique veineuse sont bien connus et relèvent d’une prise en charge adaptée : âge, antécédents personnels ou familiaux de thrombose veineuse ou d’embolie pulmonaire, insuffisance veineuse, cancer actif, maladie chronique sévère, thrombophilie (dont déficit en protéine C…), œstrogénothérapie, obésité, traumatisme ou intervention chirurgicale (notamment de l’abdomen, du bassin ou des membres inférieurs) récents, tabagisme, grossesse ou encore post-partum, peuvent être isolés ou diversement associés.
En outre, les voyages en avion, notamment prolongés, constituent aujourd’hui un facteur indépendant et reconnu, qui double le risque de thrombose veineuse. Dans ce contexte, en présence ou non de pathologie(s) prédisposante(s), le socle des recommandations actuelles destinées à prévenir les thromboses veineuses profondes est identique. Des conseils simples, délivrés par le médecin, permettent d’alerter les vacanciers :
– Privilégier des vêtements larges, pas trop serrés, en évitant donc gaines, ceintures et bottes.
– Boire régulièrement de l’eau, à raison d’un litre par période de quatre heures, sachant que la pressurisation de la cabine contribue à la déshydratation.
– Ne pas croiser les jambes et se déplacer si possible régulièrement, donc éviter la consommation d’hypnotique à l’occasion du voyage.
– Bouger fréquemment les jambes et les pieds : les mouvements de flexion-extension des chevilles et les exercices de contraction musculaire des membres inférieurs (dans le cadre par exemple de programmes proposés en cours de vol) sont réalisables sans quitter sa place.
– En présence d’au moins un facteur de risque de thrombose, ce qui devrait inclure les voyageurs ne déambulant pas régulièrement à bord, notamment si le voyage dure plus de 6, voire de 4 heures, le port d’une compression élastique adaptée en taille et de classe 2 (donc pression à la cheville de 15 à 30 mm Hg) est recommandé. Les bas (mi-cuisse) sont plus confortables que les chaussettes (sous le genou).
Enfin, bien qu’il n’existe pas d’indication validée, les héparines de bas poids moléculaire ou le fondaparinux sont parfois prescrits, hors AMM et à dose prophylactique, aux personnes pour lesquelles la compression élastique n’est pas possible et dont le risque de thrombose est très élevé. C’est aussi l’occasion de rappeler que l’aspirine ne prévient pas les thromboses veineuses.
De longs trajets en voiture ou en train justifient eux aussi des mesures de prévention.
Véronique Barbat, La Revue du Praticien
Pour en savoir plus
Santé publique France Recommandations sanitaires pour les voyageurs (à l’attention des professionnels de santé). BEH Hors-série 1er juin 2021.
Thrombose veineuse profonde : prophylaxie en milieu médical. Vidal 17 juin 2019.
Prévenir la phlébite. Ameli 17 décembre 2020.
Cazaubon M. Prévention de la thrombose veineuse profonde des membres inférieurs. Société française d’angéiologie 2016.