Si l’infection par le virus respiratoire syncitial (VRS) touche majoritairement les nourrissons, elle entraîne chaque année un nombre important d’hospitalisations chez les personnes âgées. Elle est responsable d’effets sévères dans cette population : syndrome de détresse respiratoire aiguë, complications graves telles que l’exacerbation d’une maladie cardiopulmonaire sous-jacente ou une pneumopathie nécessitant une assistance respiratoire, voire décès.
Deux vaccins (Arexvy et Abrysvo) mis au point ces dernières années ont récemment obtenu l’AMM pour cette population.
La HAS recommande donc aujourd’hui d’administrer l’un ou l’autre de ces vaccins :
- aux personnes âgées de 75 ans et plus ;
- et à celles de 65 ans et plus ayant des pathologies respiratoires ou cardiaques chroniques.
Cette vaccination pourra être réalisée de manière concomitante avec la vaccination antigrippale.
Quelle efficacité ?
Les études chez les personnes âgées de 60 ans et plus ont montré une réduction des infections des voies respiratoires inférieures de 83 % pour Arexvy et de 67 à 86 % pour Abrysvo selon le critère retenu (2 ou 3 symptômes d’infection).
La HAS précise que cette recommandation sera réévaluée lorsque les données seront consolidées, concernant :
- leur efficacité en vie réelle sur les hospitalisations et les décès imputables aux infections à VRS dans cette population, en France et à l’étranger ;
- le bénéfice attendu dans d’autres populations, notamment chez les patients immunodéprimés ;
- et la pharmacovigilance, avec notamment un suivi européen sur la survenue du syndrome de Guillain-Barré.
Ces informations permettront d’évaluer le bénéfice de la vaccination à l’échelle de la population mais aussi d’apprécier la pertinence d’administrer une éventuelle dose de rappel, non recommandée aujourd’hui.
Pour rappel, le vaccin Abrysvo vient aussi d’être recommandé chez les femmes enceintes, pour protéger leurs futurs bébés (stratégie alternative à l’immunisation des nourrissons par Beyfortus). Cette vaccination sera également mise en place à la saison épidémique 2024 - 2025, mais les modalités d'accès à ce vaccin restent à préciser.