Cette revue systématique a inclus 34 essais contrôlés randomisés contre placebo dans 13 pays, pour un total de 8 526 participants. La majorité des études (18) ont eu lieu aux États-Unis ; 22 concernaient des patients adultes et 12 des enfants ; 15 évaluaient la prise de zinc en prévention et 19 en traitement.
La forme utilisée était majoritairement le gluconate de zinc en pastilles, à des posologies comprises entre 45 et 276 mg/j pendant 4,5 à 21 jours selon les études. L’acétate ou l’oronate de zinc étaient aussi employés, et il y avait également des formes galéniques telles que gélules, comprimés, poudres ou sirops. L’analyse n’a pas inclus d’études où le zinc était combiné à d’autres minéraux, vitamines ou compléments phytothérapeutiques.
Les critères de jugement primaires incluaient la survenue d’un rhume (pour les études de prévention), la durée de celui-ci (pour les deux types d’études) et les effets indésirables. La plupart des études ont été jugées à risque élevé de biais sur au moins un aspect. Elles étaient aussi en majorité financées par l’industrie.
En prévention
La prise de zinc a montré peu ou pas de différence par rapport à un placebo :
- pour prévenir le rhume (rapport des risques [RR] = 0,93 ; IC95 % : 0,85 à 1,01 ; 9 études, 1 449 personnes ; faible degré de certitude) ou dans le nombre moyen de rhumes survenus pendant un suivi de 5 à 18 mois ;
- dans la durée du rhume (différence de ‐ 0,63 jours en moyenne ; IC95 % : ‐ 1,29 à 0,04 ; 3 études, 740 personnes ; degré modéré de certitude) ;
- dans sa sévérité (différence moyenne standardisée : 0,04 ; IC95 % : ‐ 0,35 à 0,43 ; 2 études, 101 personnes ; faible degré de certitude).
La dysgueusie et la gêne abdominale étaient les effets indésirables les plus fréquents, rapportés aussi bien dans le groupe zinc que dans le placebo.
En traitement
La prise de zinc semblait réduire la durée des symptômes d’environ 2 jours, comparée au placebo (différence de ‐ 2,37 jours en moyenne ; IC95 % : ‐ 4,21 à ‐ 0,53 ; 8 études, 972 personnes ; faible degré de certitude). En ce qui concerne leur sévérité, la différence entre le zinc et le placebo n’était pas claire (2 études, 261 personnes, très faible degré de certitude).
Le risque d’effets indésirables non graves était plus élevé avec la prise de zinc qu’avec le placebo (RR = 1,34 ; IC95 % : 1,15 à 1,55 ; 16 études ; 2 084 personnes, degré modéré de certitude). La dysgueusie et la gêne abdominale étaient les plus fréquents. Des informations concernant les effets indésirables graves n’étaient recueillies dans aucune étude.
Néanmoins, en raison des nombreuses limites et de la variabilité des interventions – qui empêche des comparaisons fiables – les auteurs concluent que d’autres études sont nécessaires pour tirer des conclusions plus robustes.