Vous recevez un patient de 18 ans, sans antécédents particuliers, pour ces lésions érythémato-squameuses, bien limitées, non douloureuses ni prurigineuses, évoluant depuis 3 mois.
Quel diagnostic évoquez-vous en 1er ?
Habituellement localisée sur le visage (plis nasogéniens), le cuir chevelu et la région médiothoracique. De diagnostic plus délicat, car des formes frontières avec un psoriasis sont possibles (la présence de lésions de psoriasis à distance aide au diagnostic).
Il s’agit d’un psoriasis vulgaire. Voir explication ci-dessous.
La gale est une infestation de la peau par un acarien : le Sarcoptes scabiei. Elle entraîne des lésions prurigineuses intenses +++ avec des vésicules perlées, des sillons et des nodules scabieux sur les espaces interdigitaux, les poignets et les organes génitaux. Il faut toujours l’évoquer devant un prurit familial, à recrudescence nocturne ; elle est favorisée par la promiscuité.
L’érythème noueux est la cause la plus classique de panniculite (inflammation de la couche graisseuse sous-cutanée). Il est caractérisé par des nodules sous-cutanés érythémateux, chauds, douloureux, atteignant de façon bilatérale les deux membres inférieurs, en particulier au niveau prétibial. Les lésions cutanées évoluent favorablement en une à six semaines, passant du rouge vermillon au jaune.
Le psoriasis est une affection cutanée inflammatoire chronique fréquente, prédisposant à certaines comorbidités, comme le syndrome métabolique. Les formes sévères sont les érythrodermies psoriasiques, les psoriasis pustuleux et les rhumatismes psoriasiques.
Cliniquement, la lésion élémentaire est une maculopapule érythémateuse et squameuse (squames blanchâtres adhérentes), arrondie et polycyclique à limites nettes. Sur peau foncée (comme dans ce cas-ci), les plaques sont moins érythémateuses, parfois hypochromiques ou hyperchromiques, plus épaisses et souvent plus diffuses.
Le diagnostic est clinique, mais, en cas de doute, l’analyse anatomopathologique sur biopsie cutanée permet de le confirmer.
Le traitement des formes légères ou limitées repose sur les dermocorticoïdes associés aux analogues de la vitamine D et aux kératolytiques. Dans les formes modérées à sévères, un traitement systémique (méthotrexate, ciclosporine, biothérapie…) et/ou une photothérapie sont indiqués. Ces traitements suspensifs nécessitent un suivi régulier en dermatologie.
 
Références :
Mengeot L, Joly É, Bertolotti A. Psoriasis vulgaire (série peau noire/peau blanche).  Rev Prat Med Gen 2022;63(1069);358.
 
Par le Dr Fatima Oulhouss, médecine interne, CHP Inezgane, Maroc.

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