Infarctus chez la femme : quels signes doivent alerter ?
Exercez-vous aux ECN avec les dossiers progressifs et les LCA de La Revue du Praticien
Infarctus chez la femme : quels signes doivent alerter ?
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Chez une femme, l’infarctus ne se manifeste pas toujours comme chez un homme (douleur dans la poitrine irradiant le bras gauche et la mâchoire…). Près de la moitié des femmes de moins de 60 ans victimes d’un infarctus du myocarde n’ont pas ressenti les symptômes classiques. Cette méconnaissance engendre un retard de diagnostic et une prise en charge thérapeutique plus tardive, ce qui réduit les chances de survie…
Les femmes doivent apprendre à reconnaître les symptômes atypiques de l’infarctus. Elles doivent s’alerter si elles ressentent de manière brutale ou intense les symptômes suivants : oppression thoracique, difficultés à respirer, palpitations, essoufflement à l’effort ou parfois au repos, grande fatigue persistante, troubles digestifs, nausées. Mais ces dernières ont tendance à sous-estimer la douleur et leurs symptômes en général, ce qui conduit à une prise en charge plus tardive et une perte de chance pour ces femmes dont les artères sont plus difficiles à revasculariser, plus fines et plus sensibles au stress que celles des hommes.
Le Professeur Claire Mounier-Vehier, cardiologue et chef de service de cardiologie au CHU de Lille, alerte sur les effets collatéraux liés à l’épidémie de Covid-19. Elle voit arriver dans son service, depuis le début du déconfinement, de nombreuses patientes qui n’ont pas consulté jusqu’ici, de peur d’attraper le coronavirus. La période de confinement n’est pas sans conséquence pour les femmes, qui sont plus sensibles que les hommes aux facteurs de risque classiques. Pendant cette période, elles ont vécu la sédentarité, elles ont moins bien mangé, probablement plus fumé pour les fumeuses, elles ont subi le stress lié au télétravail ou à la précarité, combiné avec l’école à la maison pour les enfants et les tâches ménagères au quotidien : « un véritable cocktail explosif » pour provoquer des accidents cardiaques.
On rappelle que « 200 Françaises meurent chaque jour d’un problème cardiaque ». Claire Mounier-Vehier vient de lancer la fondation Agir pour le cœur des femmes, pour sensibiliser à ce risque cardiovasculaire, et informer. Une information fondée sur la règle des 3A : Alerter, Anticiper, Agir.
Le 28 mai dernier était la Journée internationale d’action pour la santé des femmes !
Alexandra Karsenty, La Revue du Praticien
Madika AL, Mounier-Vehier C, Inégalités de santé selon le sexe pour les maladies cardiovasculaires , Rev Prat 2019;69:373-6.