Quels sont les 5 symptômes qui font redouter une endométriose ?
Le spectre des signes cliniques de l’endométriose s’étend à l’ensemble des organes du pelvis, et il est classique d’en résumer les principaux par la règle des « 5D ».
1. Dysménorrhée
La dysménorrhée intense, avec une échelle visuelle analogique (EVA) > à 7, est présente dans la majorité des cas et correspond essentiellement à la douleur ressentie lors de la contraction utérine – contraction elle-même ressentie comme plus intense dans un climat d’hypersensibilité pelvienne.
2. Dyspareunie
Elle est décrite comme balistique, profonde et positionnelle. Ce signe, traduit lors de l’examen clinique par le réveil d’une douleur localisée dans le cul-de-sac vaginal postérieur, évoque la présence de lésions, tant profondes que superficielles, siégeant au niveau du cul-de-sac de Douglas, de la cloison rectovaginale, du vagin lui-même, du torus ou des ligaments utérosacrés. Les rapports sexuels sont ainsi perçus comme douloureux, en profondeur, obligeant la patiente et son partenaire à modifier leur position, voire parfois à cesser l’acte. La douleur peut également se poursuivre en post-coïtal, notamment du fait de la rémanence des mécanismes de la douleur ou parfois des contractions musculaires générées par un orgasme survenant dans un contexte de pelvis inflammatoire.
3. Douleur à la défécation
Elle traduit l’existence de lésions à la frontière des compartiments moyen et postérieur, en arrière de l’utérus et en avant du rectosigmoïde. Il peut s’agir soit des mêmes lésions responsables de dyspareunie, soit de lésions plus intimes avec le tube digestif. Ainsi une localisation digestive, superficielle ou profonde, peut se voir stimulée par le passage des selles, créant de facto une algie parfois intense.
L’alternance diarrhée-constipation s’associe fréquemment à une douleur à la défécation, de même que la rectorragie.
4. Douleur à la miction
La douleur en urinant fait suspecter une atteinte vésicale. Il s’agit là possiblement d’un des signes les plus déroutants de l’endométriose avec de nombreuses situations où cette dernière est confondue avec des épisodes de cystite répétés. Un examen cytobactériologique des urines (ECBU) négatif, une répétition des crises algiques malgré des traitements supposés adéquats ou l’association avec d’autres signes du spectre endométriosique évoquent une atteinte vésicale par une endométriose superficielle ou profonde.
5. Douleur pelvienne chronique
En dehors des règles, la douleur pelvienne chronique, parfois mal systématisée, traduit la possibilité d’atteinte multisite de l’endométriose et souligne le caractère chronique des symptômes, loin d’être uniquement cataménial.
 
D’après : Poilblanc M, Bolze PA, Golfier F. Endométriose.  Rev Prat Med Gen 2024;38(1087);241-4.

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