1 Absence de babillage à 18 mois, non-association de deux mots à 2 ans, langage incompréhensible pour un non-familier à 3 ans sont des signes préoccupants. Un bilan d’investigation doit être demandé à un(e) orthophoniste pour juger du dynamisme, afin d’éviter d’être trop attentiste ou au contraire trop interventionniste, au risque de fixer le symptôme.
2 Maladresse, lenteur et imprécision du geste relevés dès le tout jeune âge (avant 3 ans) doivent faire l’objet d’un bilan neurologique et d’un test de première intention effectué par un psychomotricien ou un ergothérapeute (M-ABC).
3 Un apprentissage qui ne s’automatise pas (lecture, écriture, numération) doit faire suspecter un trouble neurodéveloppemental et faire l’objet d’un bilan complet (somatique et sensoriel, neuropsychologique, psychomoteur, ergothérapique, psychoaffectif).
4 Un enfant en double tâche permanente risque de développer d’autres troubles sur d’autres fonctions cognitives, donnant un ­tableau de « multidys ». Les compensations et aménagements (ordinateur, auxiliaire scolaire, etc.) permettent de libérer des capacités d’apprentissage.
5 L’analyse des cahiers de l’enfant est certainement la meilleure manière d’évaluer cliniquement des troubles des apprentissages.
6 Les signes psychologiques (anxiété, irritabilité) doivent toujours être explorés en tant que tels et pas seulement comme d’éventuelles conséquences des troubles des apprentissages. A contrario, devant des signes psychologiques (anxiété, irritabilité), il faut penser à faire un bilan de troubles des apprentissages.
7 Tous les comportements perturbateurs en milieu scolaire peuvent tirer bénéfice, quelle que soit leur origine, d’interventions comportementales privilégiant les renforcements ­positifs, à l’école comme en famille. Il ne faut pas hésiter à les utiliser quelles que soient les autres thérapeutiques associées.
8 Il est indispensable que le médecin de ville accompagne la famille tout au long du parcours de demande de reconnaissance de handicap auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Il doit donc en connaître les modalités. Le service médical au sein de l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH est pour lui un interlocuteur privilégié.
9 Devant un refus scolaire, il est impératif de travailler en pluridisciplinarité : contact avec l’école (le médecin de l’Éducation nationale est un interlocuteur privilégié), contact avec le service de soin, et soutien à la famille.
10 Le retour à l’école doit être envisagé le plus rapidement possible selon un plan établi avec tous les partenaires.