Rémi, 41 ans, mécanicien, se plaint d’une gêne douloureuse à l’antépulsion de l’épaule droite. La veille, lorsqu’il a forcé pour ouvrir une vanne, il a ressenti une douleur violente au niveau du bras droit, qui s’est estompée en quelques minutes.
L’examen clinique montre une déformation fortement évocatrice d’une rupture du chef long du biceps (fig. 1 ). La palpation est douloureuse au niveau du tiers supérieur de son faisceau long ; une masse musculaire rétractée est retrouvée à proximité de l’insertion distale sur le radius. Les mobilisations actives en antépulsion et en rotation externe sans résistance sont douloureuses mais on ne constate pas de limitation d’amplitude.
L’échographie montre une zone hétérogène hypo-échogène (grand axe de 4 cm) « coupant » le muscle (fig. 2 ).
L’examen clinique montre une déformation fortement évocatrice d’une rupture du chef long du biceps (
L’échographie montre une zone hétérogène hypo-échogène (grand axe de 4 cm) « coupant » le muscle (
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Discussion
Le muscle biceps brachial est composé d’un chef court, naissant de l’apex du processus coracoïde de la scapula et d’un chef long qui débute au niveau du tubercule supra- glénoïdal de l’omoplate. Ces 2 chefs se terminent au niveau de la tubérosité radiale par le tendon bicipital (fig. 3 ).
La principale fonction du biceps est d’être un fléchisseur et un supinateur du bras ; il a aussi un rôle de frein de son hyperextension, utile lors du geste de lancer.
Sa pathologie comprend différentes lésions macro- scopiques : tendinite, subluxation, luxation, rupture. Cette dernière, assez fréquente, correspond à une réelle fracture musculaire. Les douleurs sont souvent intenses si elle est partielle, et disparaissent lorsqu’elle devient complète.
L’examen s’effectue le coude en flexion, afin de rendre le muscle biceps plus saillant et facilement palpable. Lorsque le long tendon du biceps est déchiré à son origine, il se rétracte à la moitié de l’humérus en formant une boule (« signe de Popeye »).
Une échographie est réalisée systématiquement en première intention pour affirmer le diagnostic. En cas de rupture, elle révèle 2 régions hyperéchogènes séparées par une vaste poche séro-hématique. L’IRM n’a de place qu’en deuxième ligne et sur avis du spécialiste.
Le traitement initial associe la physiothérapie, à visée antalgique et anti-inflammatoire, et la cryothérapie. L’immobilisation stricte n’est pas conseillée mais un arrêt absolu de l’activité sportive est à respecter pendant 30 jours au minimum. Massages profonds, application de chaleur ou sollicitations musculaires sont contre-indiqués avant 21 jours.
Un avis chirurgical doit être demandé au plus tard dans les 15 jours qui suivent l’accident (date butoir pour envisager une réinsertion).
Deux approches sont possibles :
– ténotomie : section proximale du tendon au niveau du tubercule sus-glénoïdien (on sacrifie le tendon) ;
– ténodèse : fixation du tendon par des vis, des agrafes ou des ancres, ou simple suture sous arthroscopie ou chirurgie à ciel ouvert.
À noter qu’après 40 ans, une opération est rarement conseillée, même en cas de rupture totale ou de désinsertion proximale. En effet, la mobilité du bras est assurée par les muscles supinateur et brachial, alors que la chirurgie est pourvoyeuse de douleurs séquellaires.
La principale fonction du biceps est d’être un fléchisseur et un supinateur du bras ; il a aussi un rôle de frein de son hyperextension, utile lors du geste de lancer.
Sa pathologie comprend différentes lésions macro- scopiques : tendinite, subluxation, luxation, rupture. Cette dernière, assez fréquente, correspond à une réelle fracture musculaire. Les douleurs sont souvent intenses si elle est partielle, et disparaissent lorsqu’elle devient complète.
L’examen s’effectue le coude en flexion, afin de rendre le muscle biceps plus saillant et facilement palpable. Lorsque le long tendon du biceps est déchiré à son origine, il se rétracte à la moitié de l’humérus en formant une boule (« signe de Popeye »).
Une échographie est réalisée systématiquement en première intention pour affirmer le diagnostic. En cas de rupture, elle révèle 2 régions hyperéchogènes séparées par une vaste poche séro-hématique. L’IRM n’a de place qu’en deuxième ligne et sur avis du spécialiste.
Le traitement initial associe la physiothérapie, à visée antalgique et anti-inflammatoire, et la cryothérapie. L’immobilisation stricte n’est pas conseillée mais un arrêt absolu de l’activité sportive est à respecter pendant 30 jours au minimum. Massages profonds, application de chaleur ou sollicitations musculaires sont contre-indiqués avant 21 jours.
Un avis chirurgical doit être demandé au plus tard dans les 15 jours qui suivent l’accident (date butoir pour envisager une réinsertion).
Deux approches sont possibles :
– ténotomie : section proximale du tendon au niveau du tubercule sus-glénoïdien (on sacrifie le tendon) ;
– ténodèse : fixation du tendon par des vis, des agrafes ou des ancres, ou simple suture sous arthroscopie ou chirurgie à ciel ouvert.
À noter qu’après 40 ans, une opération est rarement conseillée, même en cas de rupture totale ou de désinsertion proximale. En effet, la mobilité du bras est assurée par les muscles supinateur et brachial, alors que la chirurgie est pourvoyeuse de douleurs séquellaires.
Pour en savoir plus
Simon K, Vellieux S, Gaubert L. Popeye, sors de ce corps ! Rev Prat Med Gen 2019;33:421.
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