1. En France, quatre techniques chirurgicales (anneau gastrique, sleeve gastrectomie, bypass gastrique en Y, dérivation biliopancréatique) sont validées. Ces chirurgies permettent d’obtenir une perte pondérale importante et de réduire les comorbidités, chez les patients dont le suivi nutritionnel est régulier. Plus de 50 000 actes sont pratiqués en France chaque année (3e pays au monde en nombre d’interventions).
2. Les recommandations de la Haute Autorité de santé indiquent qu’un patient peut avoir recours à cette chirurgie si son indice de masse corporelle est supérieur ou égal à 40 kg/m², ou supérieur ou égal à 35 kg/m² associé à une comorbidité susceptible d’être améliorée par la chirurgie. Cette chirurgie ne peut être envisagée qu’en deuxième intention, après échec d’une prise en charge pluridisciplinaire préalable d’au moins six mois et en l’absence de perte de poids suffisante.
3. L’évaluation préopératoire permet d’informer le patient sur son parcours de soins, et notamment de la nécessité d’un suivi à vie. Elle permet aussi de faire le bilan étiologique de l’obésité, de rechercher les contre-indications majeures, d’identifier les comorbidités et de dépister les carences nutritionnelles préopératoires.
4. Le médecin traitant joue un rôle essentiel dans le parcours de soins du patient.
5. Durant la phase dynamique descendante postopératoire, la prise de suppléments de vitamines et minéraux est systématique. Les patients opérés de chirurgie malabsorptive doivent les poursuivre à vie. Concernant les chirurgies restrictives, la décision doit être prise au cas par cas.
6. Outre la prise de suppléments, il faut veiller à conserver une activité physique adaptée et maintenir au long cours des apports protéiques suffisants (> 60 g/j et si possible 1,1 g/kg de poids idéal/j). En cas d’échec, des compléments nutritionnels oraux doivent être prescrits.
7. Les complications nutritionnelles et/ou chirurgicales peuvent être précoces ou survenir longtemps après la chirurgie. La réalisation d’un bilan biologique deux fois par an est recommandée (et davantage en cas de point d’appel). Les symptômes peuvent être atypiques. En cas de signes cliniques évocateurs d’une carence nutritionnelle (en particulier en vitamine B1), le patient doit être traité sans attendre les résultats du bilan biologique ou d’imagerie.
8. En postopératoire, une tachycardie, une fièvre et/ou des signes respiratoires requièrent un avis chirurgical spécialisé en urgence, même en l’absence de symptômes digestifs.
9. Concernant les mineurs, des recommandations spécifiques de la HAS encadrent le parcours de soins et limitent le recours à la chirurgie bariatrique. Au-delà de 60 ans, la chirurgie est possible et se discute au cas par cas en fonction de l’« âge physiologique » du patient.
10. Un délai postopératoire d’au moins douze mois doit être respecté avant une grossesse. Une contraception doit être envisagée avant la chirurgie bariatrique, et les patientes doivent être informées de ce délai.