La vitamine D est aujourd’hui consensuellement considérée comme le précurseur d’une hormone plutôt que comme une vitamine. Si son rôle sur la santé osseuse, et plus particulièrement sur la prévention du rachitisme carentiel, est connu depuis longtemps, le fait que le récepteur de la vitamine D (VDR) soit exprimé par de très nombreux tissus, qu’un modèle murin de délétion du gène codant pour le VDR ait montré qu’en plus d’un rachitisme hypocalcémique et hypophosphatémique ces souris pouvaient développer des pathologies non osseuses et subir un vieillissement accéléré, et que des organismes dépourvus de tissus calcifi és, comme la lamproie marine, expriment le VDR et utilisent la vitamine D ont ouvert la voie à l’évaluation de possibles effets non osseux de la vitamine D. Alors qu’il existe depuis vingt ans un nombre considérable d’études observationnelles publiées dans des journaux à comité de lecture qui ont rapporté une association signifi cative entre défi cit en vitamine D et plus grande incidence ou moins bon pronostic de différentes pathologies, des essais contrôlés qui ont évalué l’effet de la supplémentation en vitamine D sur ces pathologies sont désormais disponibles. Les résultats de ces essais sont toutefois souvent contradictoires, certains montrant des bénéfices de la supplémentation alors que d’autres non. On a vu par exemple dans les médias des commentaires dithyrambiques sur les effets potentiellement préventifs et curatifs de la vitamine D à la suite de la publication dans un grand journal de médecine d’un essai contrôlé rapportant des effets bénéfi ques de la vitamine D, puis, la semaine suivante, la déclaration dans ces mêmes médias que la vitamine D ne servait à rien, après la publication dans une non moins prestigieuse revue médicale d’une autre étude d’intervention où la vitamine D n’avait pas fait mieux que le placebo. Comme souvent dans ces situations, la vérité est quelque part entre ces deux déclarations extrêmes… mais comment se faire une opinion et répondre aux questions des patients ? C’est ce à quoi nous avons voulu vous aider avec ce supplément de la Revue du Praticien dans lequel, après un bref rappel sur le métabolisme de la vitamine D, seront abordées la question du niveau de preuves que l’on peut attribuer à ces différentes études et la réalité (ou non ?) des effets de la vitamine D sur de nombreuses pathologies. Enfi n, de façon très pragmatique, un article synthétisant les données récentes sur la meilleure façon de supplémenter et un autre résumant les nouvelles recommandations françaises sur la supplémentation en vitamine D chez l’enfant et l’adolescent ainsi que des fi ches « pratico-pratiques » détachables concluent ce recueil d’articles. 

On notera qu’en dehors des effets musculo-squelettiques et de la question du statut vitaminique D en pédiatrie où l’importance d’une co-supplémentation calcium/vitamine D (ou tout du moins la nécessité d’avoir des apports calciques satisfaisant) est discutée, seule de la vitamine D (sans calcium) a été administrée dans les études de supplémentation discutées dans ce supplément de La Revue du Praticien. 

Ce supplément, rédigé collectivement par des experts qui ont tous publié de nombreux articles sur le sujet, est sponsorisé par un laboratoire pharmaceutique, que nous remercions vivement. Sachez toutefois que ce laboratoire n’est intervenu en rien sur l’orientation de notre rédaction et du contenu des articles, pour lesquels notre liberté a été totale.

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