C onsidérée longtemps comme une pathologie du vieillissement ou la séquelle d’accouchements difficiles, l’incontinence urinaire d’effort (IUE) peut survenir chez la femme sportive, jeune et nullipare en fonction des sports pratiqués. Elle est aussi liée à une pratique intensive avec une prévalence élevée, corollaire de l’augmentation de la pratique sportive féminine, comme en témoigne la participation accrue des femmes aux événements sportifs.
Trois types d’incontinence urinaire
L’incontinence urinaire se définit comme la plainte de toute perte involontaire d’urines (International Continence Society). On en distingue trois types :
– l’incontinence urinaire d’effort (IUE) lors d’activités physiques qui s’accompagnent d’une hyperpression abdominale, ou lors de la toux ;
– l’incontinence urinaire par urgenturie qui correspond à l’urgence mictionnelle ou la miction impérieuse, non maîtrisable ; elle n’est pas spécifique de la sportive, survient dans des périodes de stress, ou est déclenchée par le contact avec l’eau froide, le bruit de l’eau qui goutte au robinet, le froid, une attente (c’est le signe dit « du paillasson ») ;
– l’incontinence urinaire mixte qui associe ces deux mécanismes de façon variable.
– l’incontinence urinaire d’effort (IUE) lors d’activités physiques qui s’accompagnent d’une hyperpression abdominale, ou lors de la toux ;
– l’incontinence urinaire par urgenturie qui correspond à l’urgence mictionnelle ou la miction impérieuse, non maîtrisable ; elle n’est pas spécifique de la sportive, survient dans des périodes de stress, ou est déclenchée par le contact avec l’eau froide, le bruit de l’eau qui goutte au robinet, le froid, une attente (c’est le signe dit « du paillasson ») ;
– l’incontinence urinaire mixte qui associe ces deux mécanismes de façon variable.
Triple fonction du périnée
Le périnée, appelé aussi plancher pelvien ou hamac pelvien, est un ensemble de muscles, fascias musculaires, arcade fibreuse, tissu conjonctif qui s’étend du pubis au coccyx. Il enchâsse d’avant en arrière l’urètre, le vagin et le canal anal. Les muscles du périnée se déploient sur trois plans :
– un plan superficiel avec quatre muscles (muscles bulbo-caverneux, ischio-caverneux, transverse superficiel et sphincter externe anal), qui jouent un rôle dans la sexualité et dans la continence anale ;
– un plan moyen avec le muscle transverse profond du périnée qui soutient les organes du petit bassin, accessible au travail du périnée, et le sphincter strié de l’urètre (rôle dans la continence urinaire) ;
– un plan profond sur lequel portent la prévention et la rééducation, avec le muscle releveur de l’anus et ses faisceaux ilio-pubien, pubo-coccygien et pubo-rectal et le muscle coccygien.
La fonction du périnée peut se schématiser par son triple rôle : le soutien des organes du pelvis, la continence urinaire et anale, et enfin son rôle dans la sexualité.
– un plan superficiel avec quatre muscles (muscles bulbo-caverneux, ischio-caverneux, transverse superficiel et sphincter externe anal), qui jouent un rôle dans la sexualité et dans la continence anale ;
– un plan moyen avec le muscle transverse profond du périnée qui soutient les organes du petit bassin, accessible au travail du périnée, et le sphincter strié de l’urètre (rôle dans la continence urinaire) ;
– un plan profond sur lequel portent la prévention et la rééducation, avec le muscle releveur de l’anus et ses faisceaux ilio-pubien, pubo-coccygien et pubo-rectal et le muscle coccygien.
La fonction du périnée peut se schématiser par son triple rôle : le soutien des organes du pelvis, la continence urinaire et anale, et enfin son rôle dans la sexualité.
Physiopathologie de l’IUE chez la sportive
La pratique sportive sollicite directement le périnée par la pression intra-abdominale qui s’exerce dans une cavité abdomino-pelvienne ou « caisson », limitée en arrière par le rachis et les muscles dorsaux lombaires, en haut par le diaphragme, latéralement et en avant par les muscles abdominaux. L’activité sportive ne renforce pas le plancher pelvien musculaire mais peut le fragiliser, comme l’ont montré les études par imagerie fonctionnelle.1 Des travaux réalisés à l’aide de l’électromyographie suggèrent qu’une activité musculaire est plus forte chez les femmes ayant une IUE que chez les femmes n’en souffrant pas, mais que l’activation des muscles du plancher pelvien survient avec retard.2
L’IUE résulte ainsi de mécanismes complexes associant, de façon variable, un déséquilibre entre une pression intra-abdominale forte et la fonction de soutien du périnée affaiblie, et un dysfonctionnement de l’activité musculaire élevée du plancher pelvien, mais non synchrone, décalée dans le temps lors de la pratique sportive ou de la toux ; ce dernier mécanisme explique à lui seul l’IUE survenant avec un testing musculaire normal.
L’IUE résulte ainsi de mécanismes complexes associant, de façon variable, un déséquilibre entre une pression intra-abdominale forte et la fonction de soutien du périnée affaiblie, et un dysfonctionnement de l’activité musculaire élevée du plancher pelvien, mais non synchrone, décalée dans le temps lors de la pratique sportive ou de la toux ; ce dernier mécanisme explique à lui seul l’IUE survenant avec un testing musculaire normal.
Prévalence variable selon l’intensité de la pratique sportive
La prévalence de L’IUE chez la sportive est fonction du sport, de son intensité et de la durée de pratique. Les activités sportives s’accompagnant d’une hyperpression intra-abdominale, avec forte contraction isométrique des muscles abdominaux, d’un travail des muscles abdominaux en raccourcissement, d’un travail en charge et/ou s’accompagnant de déplacements dynamiques rapides sont à risque d’IUE.
Fréquence variable selon le sport pratiqué
Les études observationnelles rapportent une prévalence de 28 à 80 % selon le sport pratiqué chez des femmes jeunes, nullipares, pratiquant à haut niveau. Chez ces femmes jeunes, pour lesquelles les autres facteurs de risque que sont l’âge, la parité et l’obésité sont absents, la prévalence est élevée. Nygaard et al. décrivent 28 % d’IUE chez 156 jeunes sportives nullipares (âge moyen 19 ans) pratiquant le basket, la gymnastique et le tennis.3 Eliasson et al. relèvent une incidence de 80 % d’IUE pendant l’activité sportive, chez des jeunes athlètes de haut niveau (âge moyen 15 ans) pratiquant le trampoline.4 Une méta-analyse concernant les pratiquantes de crossfit, sport associant force athlétique, haltérophilie, gymnastique et endurance, rapporte une prévalence de 81,2 %.5 En France, une étude observationnelle, réalisée en 2014, portant sur 404 sportives de haut niveau (âge moyen 21,4 ans), nullipares, avec un entraînement moyen de dix-sept heures par semaine, observe une prévalence de 72 % d’IUE :6 la prévalence est plus importante dans les sports à composante dynamique dominante : 74 % dans le groupe pratiquant l’athlétisme, 68 % dans celui pratiquant le basketball ; puis viennent les sports à forte contraction isométrique abdominale comme le judo, l’escrime et l’aviron avec une prévalence de 25 % dans le groupe judo ; enfin les sports techniques ou dits « portés » apparaissent moins exposés avec une prévalence de 20 % dans le groupe des nageuses.
Parmi les athlètes ayant une IUE, les facteurs déclenchants les plus courants sont, par ordre de fréquence : le saut, la réception de saut, le saut en longueur, la course, le travail des abdominaux, le soulèvement de poids. Plus de la moitié des sportives présente au moins quatre facteurs déclenchants.6 D’autres activités plus spécifiques, comme le plaquage et la mêlée en rugby, peuvent favoriser l’IUE. Ces données sont confirmées par une méta-analyse récente rapportant une prévalence de 20,7 % à 75,6 % en fonction des sports.7 Ceci permet une classification des sports à risque pour la fonction périnéale (tableau ), pour lesquels une prévention peut être mise en place afin de limiter l’impact de l’IUE au cours de la pratique sportive.
Parmi les athlètes ayant une IUE, les facteurs déclenchants les plus courants sont, par ordre de fréquence : le saut, la réception de saut, le saut en longueur, la course, le travail des abdominaux, le soulèvement de poids. Plus de la moitié des sportives présente au moins quatre facteurs déclenchants.6 D’autres activités plus spécifiques, comme le plaquage et la mêlée en rugby, peuvent favoriser l’IUE. Ces données sont confirmées par une méta-analyse récente rapportant une prévalence de 20,7 % à 75,6 % en fonction des sports.7 Ceci permet une classification des sports à risque pour la fonction périnéale (
Lors des sports de loisir, parité et surpoids sont des facteurs de risque
L’activité sportive régulière est considérée comme un facteur de bonne santé physique et psychique.
Dans une population de 679 femmes (âge moyen 36 ans) pratiquant un sport de loisir, la prévalence de l’IUE est de 14,9 %, avec un à trois épisodes rapportés par mois. Cependant, les femmes avec IUE ont un indice de masse corporelle (IMC) significativement plus élevé (22,5 kg/m2 versus 21,2 kg/m2) que celles sans IUE et ont une parité plus grande (29 % de multipares versus 10 % de nullipares).8 Parmi les femmes pratiquant un sport dit de loisir, la parité et le surpoids sont des facteurs de risque d’IUE à prévenir par un renforcement régulier du périnée associé à des conseils nutritionnels.
La pratique régulière de sports à faible impact comme la marche diminue le risque d’IUE,9 ce qui peut s’expliquer par le maintien d’un équilibre pondéral lié à une pratique sportive régulière. La sédentarité majore le risque d’IUE, essentiellement par le déséquilibre de la balance énergétique et le surpoids. Les activités physiques et sportives pratiquées de façon modérée, régulière, sans port de charges lourdes, ne sont pas à risque de contrainte périnéale, ce qui est rapporté dans les études mesurant la pression vagi-nale lors d’activités physiques modérées avec port de charge de 2 à 5 kg et lors de la toux : l’augmentation de la pression intra-abdominale est quatre à cinq fois plus forte lors d’efforts de toux qu’au cours des activités physiques modérées testées.10,11
Dans une population de 679 femmes (âge moyen 36 ans) pratiquant un sport de loisir, la prévalence de l’IUE est de 14,9 %, avec un à trois épisodes rapportés par mois. Cependant, les femmes avec IUE ont un indice de masse corporelle (IMC) significativement plus élevé (22,5 kg/m2 versus 21,2 kg/m2) que celles sans IUE et ont une parité plus grande (29 % de multipares versus 10 % de nullipares).8 Parmi les femmes pratiquant un sport dit de loisir, la parité et le surpoids sont des facteurs de risque d’IUE à prévenir par un renforcement régulier du périnée associé à des conseils nutritionnels.
La pratique régulière de sports à faible impact comme la marche diminue le risque d’IUE,9 ce qui peut s’expliquer par le maintien d’un équilibre pondéral lié à une pratique sportive régulière. La sédentarité majore le risque d’IUE, essentiellement par le déséquilibre de la balance énergétique et le surpoids. Les activités physiques et sportives pratiquées de façon modérée, régulière, sans port de charges lourdes, ne sont pas à risque de contrainte périnéale, ce qui est rapporté dans les études mesurant la pression vagi-nale lors d’activités physiques modérées avec port de charge de 2 à 5 kg et lors de la toux : l’augmentation de la pression intra-abdominale est quatre à cinq fois plus forte lors d’efforts de toux qu’au cours des activités physiques modérées testées.10,11
IUE de la sportive et maternité
Il n’y a pas plus d’IUE pendant et après la grossesse chez la sportive que dans une population contrôle, sauf si l’IUE est présente avant la grossesse. Les sportives ayant eu une IUE avant la grossesse sont plus nombreuses à en avoir une après.12,13
Facteurs favorisants
L’IUE survient plus fréquemment en fin d’entraînement.
Elle augmente significativement avec la durée de l’entraînement et la répétition des exercices brefs et intenses, avec l’apparition d’une fatigabilité musculaire du périnée, soit une diminution de 20 % de la tonicité musculaire après quatre-vingt-dix minutes d’exercices intenses.14
L’IUE est observée avec une fréquence plus importante chez les sportives ayant des troubles des conduites alimentaires (TCA) par rapport à celles qui n’en ont pas :15 l’hypothèse physiopathologique est un retentissement sur la sphère urologique de l’insuffisance estrogénique qui accompagne l’aménorrhée de la sportive.
Des facteurs anatomiques comme une perte des courbures dorso-lombaires physiologiques, une hyperlordose, accentuée dans les sports de lancer de poids ou de javelot, sont des facteurs aggravants, augmentant l’impact direct de la pression abdominale sur le hiatus uro-génital et s’accompagnant d’une diminution de l’activité des muscles du plancher pelvien.
Des facteurs intrinsèques liés aux propriétés du tissu collagène peuvent intervenir : maladie du collagène, syndrome de Marfan, hyperlaxité retrouvée plus fréquemment chez les jeunes gymnastes.
En dehors de toute pratique sportive intensive, les facteurs de risque sont l’obésité, le surpoids, l’âge, la parité, la ménopause, la constipation, le tabagisme.
Les sportives de haut niveau ayant une IUE précoce non prise en charge pendant leur carrière ont un risque plus élevé d’IUE ultérieure, après leur carrière.16
Elle augmente significativement avec la durée de l’entraînement et la répétition des exercices brefs et intenses, avec l’apparition d’une fatigabilité musculaire du périnée, soit une diminution de 20 % de la tonicité musculaire après quatre-vingt-dix minutes d’exercices intenses.14
L’IUE est observée avec une fréquence plus importante chez les sportives ayant des troubles des conduites alimentaires (TCA) par rapport à celles qui n’en ont pas :15 l’hypothèse physiopathologique est un retentissement sur la sphère urologique de l’insuffisance estrogénique qui accompagne l’aménorrhée de la sportive.
Des facteurs anatomiques comme une perte des courbures dorso-lombaires physiologiques, une hyperlordose, accentuée dans les sports de lancer de poids ou de javelot, sont des facteurs aggravants, augmentant l’impact direct de la pression abdominale sur le hiatus uro-génital et s’accompagnant d’une diminution de l’activité des muscles du plancher pelvien.
Des facteurs intrinsèques liés aux propriétés du tissu collagène peuvent intervenir : maladie du collagène, syndrome de Marfan, hyperlaxité retrouvée plus fréquemment chez les jeunes gymnastes.
En dehors de toute pratique sportive intensive, les facteurs de risque sont l’obésité, le surpoids, l’âge, la parité, la ménopause, la constipation, le tabagisme.
Les sportives de haut niveau ayant une IUE précoce non prise en charge pendant leur carrière ont un risque plus élevé d’IUE ultérieure, après leur carrière.16
Une pathologie taboue pour les sportives
Le vécu de l’IUE par la sportive de haut niveau reste un facteur limitant majeur de sa prise en charge. Cette pathologie encore taboue, touchant à l’intimité et entachant la représentation de la jeune sportive en bonne santé, est considérée à tort comme transitoire, survenant seulement à l’entraînement durant le temps de la carrière. De plus, en raison d’un manque d’information sur les possibilités de prise en charge, l’IUE est sous-évaluée. Dans l’étude réalisée à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) auprès de 404 sportives,6 le tabou lié à l’IUE s’exprime dans les résultats tant du côté des sportives que des médecins : un pourcentage limité, 22,8 % seulement des sportives, répond positivement à la question posée directement sur la survenue de fuites urinaires, alors qu’elles sont 49,2 % supplémentaires à noter avoir des facteurs déclenchant leurs fuites urinaires. Peut-être faut-il comprendre dans cette apparente contradiction un reflet du vécu par la sportive d’un symptôme gênant, mais considéré comme inhérent à la pratique intensive. Du côté des médecins de suivi des pôles sportifs, la question est abordée seulement par un médecin sur dix.
Le ressenti de la sportive et ses implications sont différents selon qu’il s’agit d’une pratique de haut niveau ou de loisir : dans le sport de haut niveau, l’inconfort lié à la fuite urinaire est perçu comme important par 27 % d’entre elles en compétition.6 L’impact sur la performance est lié à l’embarras, la crainte de la visibilité de la fuite et une perte de concentration,17 avec une perte d’efficience de la contraction abdominale.
Des stratégies sont mises en place par les sportives pour limiter cet inconfort des fuites urinaires : par ordre de fréquence,18 il s’agit de l’utilisation de tampons intravaginaux lors de l’entraînement ou de la compétition, la multiplication des mictions avant un événement sportif, la restriction hydrique et, en dernier lieu, la pratique d’exercices de rééducation du périnée. Ces stratégies témoignent du manque d’information des sportives.
Dans le sport pratiqué en loisir, il peut s’agir d’un changement de pratique, d’un abandon de la pratique sportive avec le risque d’augmentation du temps de sédentarité, voire d’un rejet de toute activité sportive, quand la seule activité pratiquée est vécue comme étant source d’IUE.
La connaissance des activités sportives les plus à risque peut permettre au professionnel de santé de prendre en charge précocement chaque sportive, de sensibiliser l’environnement sportif – entraîneur, préparateurs physiques – en favorisant la mise en place d’un programme de prévention.
Le ressenti de la sportive et ses implications sont différents selon qu’il s’agit d’une pratique de haut niveau ou de loisir : dans le sport de haut niveau, l’inconfort lié à la fuite urinaire est perçu comme important par 27 % d’entre elles en compétition.6 L’impact sur la performance est lié à l’embarras, la crainte de la visibilité de la fuite et une perte de concentration,17 avec une perte d’efficience de la contraction abdominale.
Des stratégies sont mises en place par les sportives pour limiter cet inconfort des fuites urinaires : par ordre de fréquence,18 il s’agit de l’utilisation de tampons intravaginaux lors de l’entraînement ou de la compétition, la multiplication des mictions avant un événement sportif, la restriction hydrique et, en dernier lieu, la pratique d’exercices de rééducation du périnée. Ces stratégies témoignent du manque d’information des sportives.
Dans le sport pratiqué en loisir, il peut s’agir d’un changement de pratique, d’un abandon de la pratique sportive avec le risque d’augmentation du temps de sédentarité, voire d’un rejet de toute activité sportive, quand la seule activité pratiquée est vécue comme étant source d’IUE.
La connaissance des activités sportives les plus à risque peut permettre au professionnel de santé de prendre en charge précocement chaque sportive, de sensibiliser l’environnement sportif – entraîneur, préparateurs physiques – en favorisant la mise en place d’un programme de prévention.
Informer et éduquer pour prévenir
La prévention de l’IUE repose sur un programme éducatif. Il concerne toutes les sportives et en particulier celles pratiquant les sports les plus à risque et celles de haut niveau dès leur entrée dans leurs pôles sportifs, pour limiter le risque lié à la pratique intensive.
L’information des sportives est essentielle pour lutter contre le tabou, les idées reçues, comme le caractère inévitable de l’IUE.
L’information des sportives est essentielle pour lutter contre le tabou, les idées reçues, comme le caractère inévitable de l’IUE.
Recommandations pratiques
Il est recommandé d’éviter la constipation, la prise répétée de café et de bannir les stratégies inappropriées comme la restriction hydrique, la multiplication des mictions (pour ne pas être surprise par une fuite) qui peut entraîner une instabilité vésicale.
Des questionnaires validés peuvent contribuer à apprécier l’IUE et son impact sur la qualité de vie. Ils sont accessibles sur le site de la Société française d’urologie.19
Il est essentiel que les sportives aient une bonne compréhension de la localisation et du rôle du périnée, du soutien apporté par le muscle transverse de l’abdomen ; des schémas ou des vidéos peuvent aider à prendre conscience de la nécessaire démarche de prévention.20
La prévention comprend :
– la compréhension et la répétition d’exercices de verrouillage du périnée dit « exercices de Kegel » (exercices de contractions pour renforcer le périnée suivis d’un temps de relâchement périnéal) et un travail de renforcement du muscle transverse de l’abdomen pour favoriser l’automatisation d’une co-contraction anticipatrice lors des activités sportives à risque de fuites urinaires ;
– l’apprentissage d’un travail de gainage hypopressif des muscles abdominaux avec étirements excentriques, en expiration, limitant la pression sur le plancher pelvien ;
– la correction de la posture rachidienne, en particulier d’une hyperlordose lombaire si besoin.
La formation et la sensibilisation des professionnels du sport en charge des sportives – entraîneurs sportifs, préparateurs physiques, professeurs de sport – fait partie intégrante de l’obligation de prévention.
Des questionnaires validés peuvent contribuer à apprécier l’IUE et son impact sur la qualité de vie. Ils sont accessibles sur le site de la Société française d’urologie.19
Il est essentiel que les sportives aient une bonne compréhension de la localisation et du rôle du périnée, du soutien apporté par le muscle transverse de l’abdomen ; des schémas ou des vidéos peuvent aider à prendre conscience de la nécessaire démarche de prévention.20
La prévention comprend :
– la compréhension et la répétition d’exercices de verrouillage du périnée dit « exercices de Kegel » (exercices de contractions pour renforcer le périnée suivis d’un temps de relâchement périnéal) et un travail de renforcement du muscle transverse de l’abdomen pour favoriser l’automatisation d’une co-contraction anticipatrice lors des activités sportives à risque de fuites urinaires ;
– l’apprentissage d’un travail de gainage hypopressif des muscles abdominaux avec étirements excentriques, en expiration, limitant la pression sur le plancher pelvien ;
– la correction de la posture rachidienne, en particulier d’une hyperlordose lombaire si besoin.
La formation et la sensibilisation des professionnels du sport en charge des sportives – entraîneurs sportifs, préparateurs physiques, professeurs de sport – fait partie intégrante de l’obligation de prévention.
Particularités de la prévention chez la sportive enceinte
La prévention au cours de la grossesse chez la sportive repose sur un ensemble de recommandations :
– privilégier les sports à faible impact (vélo, natation) au-delà du 5e mois de grossesse ;
– éviter un excès de prise de poids par la pratique d’une activité sportive régulière, adaptée ;
– suivre une rééducation périnéale manuelle au cours de la grossesse (la rééducation périnéale associée à une activité en endurance réduit le risque d’IUE postnatale de moitié) ;21
– reprendre le sport à six semaines du post-partum par une activité sans risque pour le périnée ;
– reporter la reprise de la course à pied après le 3e mois du post-partum ;22
– faire une évaluation du périnée vers six à huit semaines après l’accouchement et pratiquer une rééducation périnéale.
Médecins et sages-femmes doivent limiter la pratique de l’épisiotomie aux strictes indications obstétricales.
– privilégier les sports à faible impact (vélo, natation) au-delà du 5e mois de grossesse ;
– éviter un excès de prise de poids par la pratique d’une activité sportive régulière, adaptée ;
– suivre une rééducation périnéale manuelle au cours de la grossesse (la rééducation périnéale associée à une activité en endurance réduit le risque d’IUE postnatale de moitié) ;21
– reprendre le sport à six semaines du post-partum par une activité sans risque pour le périnée ;
– reporter la reprise de la course à pied après le 3e mois du post-partum ;22
– faire une évaluation du périnée vers six à huit semaines après l’accouchement et pratiquer une rééducation périnéale.
Médecins et sages-femmes doivent limiter la pratique de l’épisiotomie aux strictes indications obstétricales.
Prise en charge d’une IUE constituée chez la sportive
Le premier volet thérapeutique est la kinésithérapie du périnée. Elle comprend une rééducation manuelle dynamique pour une prise de conscience de la contraction du périnée si nécessaire, distincte des contractions parasites que sont la contraction des adducteurs et des abdominaux, puis un temps de biofeedback pour visualiser la réalité de la contraction.
Un travail postural avec correction d’une hyperlordose peut être utile.
Une auto-rééducation à domicile par sonde vaginale peut compléter la prise en charge, soutenue par des exercices réguliers de renforcement du périnée et du transverse de l’abdomen. L’utilisation des cônes vaginaux, peu répandue en France, a pour objectif de limiter l’instabilité urétrale. Dans une pratique de sports de loisir, le sport à risque peut être remplacé par un sport à faible impact périnéal de façon temporaire ou définitive selon l’importance des symptômes, sans négliger la correction des autres facteurs de risque : tabagisme, constipation…
Le traitement chirurgical par pose de bandelettes sous-urétrales est réservé aux échecs du traitement par rééducation, ou en cas de résultats insuffisants avec persistance d’une incontinence régulière, gênante tant sur le plan social, sexuel que psychologique.
Un travail postural avec correction d’une hyperlordose peut être utile.
Une auto-rééducation à domicile par sonde vaginale peut compléter la prise en charge, soutenue par des exercices réguliers de renforcement du périnée et du transverse de l’abdomen. L’utilisation des cônes vaginaux, peu répandue en France, a pour objectif de limiter l’instabilité urétrale. Dans une pratique de sports de loisir, le sport à risque peut être remplacé par un sport à faible impact périnéal de façon temporaire ou définitive selon l’importance des symptômes, sans négliger la correction des autres facteurs de risque : tabagisme, constipation…
Le traitement chirurgical par pose de bandelettes sous-urétrales est réservé aux échecs du traitement par rééducation, ou en cas de résultats insuffisants avec persistance d’une incontinence régulière, gênante tant sur le plan social, sexuel que psychologique.
Lever le tabou pour faciliter la prise en charge
Le retard à la prise en charge de l’incontinence reste trop fréquent, malgré les efforts de sensibilisation auprès des sportives, en particulier lors de certains événements médiatisés. Questionner les sportives non seulement sur la survenue d’IUE lors de leur pratique sportive, mais aussi sur les facteurs déclenchants et le moment de survenue, les sensibiliser à la prévention, contribue à lever le tabou de cette pathologie qui diminue la performance des unes et affaiblit la motivation vis-à-vis d’une pratique régulière des autres.
Références
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Dans cet article
- Trois types d’incontinence urinaire
- Triple fonction du périnée
- Physiopathologie de l’IUE chez la sportive
- Prévalence variable selon l’intensité de la pratique sportive
- Facteurs favorisants
- Une pathologie taboue pour les sportives
- Informer et éduquer pour prévenir
- Prise en charge d’une IUE constituée chez la sportive
- Lever le tabou pour faciliter la prise en charge