1 - Les trithérapies antirétrovirales efficaces sont apparues en 1996. Les premiers inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse et les premières anti-protéases étaient toxiques, en particulier sur le plan métabolique, et les patients qui y ont été exposés en paient encore aujourd’hui le prix, notamment en termes de risque cardiovasculaire. Ces patients doivent bénéficier du dépistage ciblé de leurs comorbidités.
2. Les personnes traitées par antirétroviraux avant 1996 portent, en plus, le poids de la résistance virale et ont souvent besoin de traitements beaucoup plus complexes que les comprimés « tout en un » qui dominent aujourd’hui. Paradoxalement, parmi les « vieux » patients cumulant ces difficultés, figurent de jeunes personnes dont on parle peu : les jeunes adultes nés avec le virus il y a 20 à 30 ans.
3. L’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH rejoint celle de la population générale. En conséquence les files actives avancent en âge (médiane un peu supérieure à 50 ans en France aujourd’hui), la proportion des « seniors » augmente et l’accumulation des pathologies liées au vieillissement devient une préoccupation importante, d’autant plus que l’infection par le VIH apporte des facteurs de risque spécifiques.
4. Les traitements antirétroviraux se sont beaucoup simplifiés depuis 1996. Les traitements « tout en un » (1 seul comprimé par jour) favorisent l’acceptabilité et l’observance.
5. Les antirétroviraux les plus récents sont infiniment mieux tolérés que les médicaments de première génération. Toutefois des effets indésirables inattendus peuvent survenir à moyen terme : on s’interroge ainsi sur la possibilité d’une prise de poids excessive chez des personnes recevant un inhibiteur d’intégrase ou du ténofovir alafénamide.
6. Des stratégies d’adaptation individuelle des traitements antirétroviraux sont possibles : simplification et allègements.
7. Le traitement antirétroviral au moment de la primo-infection par le VIH limite considérablement la constitution du réservoir viral et permet de préserver la réponse immunitaire spécifique. C’est une opportunité qu’il ne faut pas manquer et on considère aujourd’hui qu’il s’agit d’une urgence thérapeutique relative.
8. Le traitement antirétroviral des personnes vivant avec le VIH est un outil majeur de prévention de la transmission sexuelle.
9. La transmission mère-enfant disparaît si les femmes reçoivent un traitement antirétroviral efficace pendant toute la durée de leur grossesse.
10. Les personnes non infectées, mais à risque d’être infectées par le VIH, peuvent recevoir une prophylaxie pré-exposition (PrEP) sous la forme d’une bithérapie antirétrovirale.