Maladie de Bowen

La maladie de Bowen, également appelée « néoplasie intra-épithéliale de haut grade (AIN III) » ou « dysplasie de haut grade » ou « carcinome in situ », a été décrite par John Templeton Bowen (1857-1940) en 1912. Elle est induite par des Papillomavirus humains oncogènes. Il s’agit d’une lésion précancéreuse. La description princeps concernait la fesse et le membre inférieur. La maladie a été ultérieurement décrite pour d’autres localisations. L’atteinte anale est rare, mais son incidence a augmenté, en particulier chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes infectés par le VIH ainsi que chez les patients immunodéprimés (greffés d’organe, par exemple).
Les symptômes d’appel sont non spécifiques : prurit, saignement, suintement… De surcroît, l’aspect est polymorphe et volontiers trompeur, avec des papules cutanées érythémateuses, des pseudopapillomes plus ou moins exophytiques et/ou des plaques kératosiques bistre ou rosées, uni- ou multifocales, susceptibles de s’étendre.
Les principaux diagnostics différentiels sont le psoriasis, l’eczéma, les mycoses ainsi que la maladie de Paget et la papulose bowenoïde. Le diagnostic est histologique (fig. 2).
Le traitement repose sur l’application de divers topiques (imiquimod notamment), l’électrocoagulation et l’exérèse chirurgicale. La surveillance est indispensable en raison du risque de récidive locale.