1 - L’incidence du cancer de l’ovaire, pathologie survenant le plus souvent après la ménopause, diminue légèrement. Son diagnostic reste cependant toujours tardif du fait de symptômes non spécifiques apparaissant lorsque la tumeur est déjà avancée. Le facteur de risque principal est génétique et le facteur protecteur essentiel est la contraception orale œstroprogestative prolongée.
2 - L’imagerie des lésions ovariennes repose sur trois examens : l’échographie pelvienne endovaginale en première intention, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour préciser les critères de la lésion, et la tomodensitométrie (TDM) thoraco-abdomino-pelvienne pour le bilan d’extension et pour anticiper des difficultés chirurgicales.
3 - Pour caractériser une image annexielle à l’IRM, il est recommandé d’inclure un score de risque de malignité dans le compte-rendu et de formuler une hypothèse anatomopathologique. Le cancer épithélial de l’ovaire est le plus fréquent.
4 - Les avancées scientifiques permettent de développer des stratégies de préservation de la fertilité notamment pour les 12 % de femmes atteintes de cancer épithélial de l’ovaire avant 44 ans. Les indications restent néanmoins limitées, et toute décision doit être discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire.
5 - La chirurgie a une place centrale dans la prise en charge du cancer épithélial de l’ovaire ; la qualité de sa mise en œuvre influe sur le pronostic. Pour les stades avancés, elle repose schématiquement sur la cytoréduction péritonéale et, dans certaines indications, sur la chirurgie des aires ganglionnaires pelvienne et lombo-aortique.
6 - Une chirurgie complète (sans résidu tumoral macroscopique) est recommandée pour les cancers de stade avancé, soit initialement si une résection complète est possible d’emblée, soit après chimiothérapie néoadjuvante. Cette chirurgie doit être réalisée dans un centre effectuant au moins 20 actes de ce type par an.
7 - Pour les stades avancés, la chirurgie est ­complétée par une chimiothérapie adjuvante. Une thérapie ciblée peut être parfois indiquée en association et/ou en entretien ; elle est basée sur les voies pro-angiogéniques et celles de la ­réparation de l’ADN.
8 - Avant toute chimiothérapie, il est recommandé de porter le diagnostic positif de carcinome ovarien (type histologique et grade du carcinome) sur du matériel biopsique et non sur une cytologie.
9 - Les patientes peuvent tirer un bénéfice important des mesures mises en œuvre dans le cadre d’un protocole de réhabilitation améliorée en chirurgie (RAC). Cette approche multidisciplinaire de prise en charge des patientes en période péri-opératoire vise au rétablissement rapide de leurs capacités physiques et psychiques antérieures.
10 - En cas de cancer de haut grade, il faut systématiquement rechercher une mutation BRCA somatique (sur le tissu tumoral) ; en cas de mutation somatique, une mutation germinale est recherchée lors d’une consultation d’oncogénétique, dans un but théragnostique.