1 - L’obésité de l’enfant est une maladie à forte prédisposition génétique dont l’expression phéno­typique survient dans un environnement offrant une nourriture abondante et favorisant la sédentarité.
2. La prévalence de l’obésité reste stable depuis vingt ans en France, avec 18 % d’enfants en surpoids et 3 à 5 % d’enfants en situation d'obésité.
3. Il existe un lien fort entre obésité et précarité, en particulier chez les adolescentes en situation d'obésité en France.
4. Les formes monogéniques et syndromiques d’obésité justifiant un bilan génétique sont évoquées en cas d’obésité précoce (avant l’âge de 6 ans, voire 3 ans) et sévère (Z score de l’IMC > IOTF-30 avant l’âge de 6 ans) associée à un comportement alimentaire anormal (hyperphagie incontrôlable) et/ou un trouble du neurodéveloppement (retard des acquisitions, troubles du spectre autistique notamment) et/ou des anomalies endocriniennes (déficit endocrinien central en faveur d’une atteinte hypothalamique).
5. Les examens complémentaires doivent être ciblés en fonction des situations cliniques et/ou en cas de signes d’alerte (ralentissement de la croissance staturale). Ils ne doivent en aucun cas être systématiques.
6. Certaines complications (en dehors des complications métaboliques comme le diabète de type 2 ou l’hypertension artérielle dont le dépistage est ciblé) sont à rechercher systématiquement à l’interrogatoire (asthme, syndrome d’apnées du sommeil, épiphysiolyse de la tête fémorale notamment).
7. La souffrance psychologique n’est pas proportionnelle à la sévérité de l’obésité ; elle est constante en raison notamment de la stigmatisation présente dès le plus jeune âge.
8. Un parcours de soins adapté à chaque enfant en situation d'obésité est à mettre en place avec une attitude éducative bienveillante permettant d’accompagner et de motiver l’enfant et sa famille sur le long terme. La prise en charge classique repose sur la triade : réduction des ingesta et activité physique adaptée pour une stabilisation de la prise pondérale, et suivi psychologique.
9. Les innovations thérapeutiques ciblant l’hyper­phagie comme les agonistes de MC4R permettent d’envisager une prise en charge médicamenteuse de certaines obésités génétiques. Les nouvelles molécules (analogues du GLP-1, co-agonistes GIP/GLP-1 par exemple) représentent un espoir thérapeutique majeur pour l’obésité commune de l’enfant.
10. La chirurgie bariatrique peut être indiquée dans les situations les plus complexes chez les moins de 18 ans, mais uniquement après une évaluation pluridisciplinaire d’au moins douze mois dans un service de pédiatrie expert au sein d’un centre spécialisé de l’obésité.