Dans cet admirable recueil, Pierre-Henri Ortiz, maître de conférences en histoire romaine à l’université d’Angers, propose un exposé synthétique de ce basculement, illustré par les textes majeurs de Celse reprenant Asclépiade de Bithynie, et de Caelius Aurelianus reformulant l’enseignement de Soranos d’Éphèse traduits ici pour la première fois.
La maladie mentale a d’abord été reléguée hors du champ de la médecine, objet d’une explication surnaturelle. Puis, à l’époque hellénistique (IVe-IIe siècle av. J.-C.) et dans un contexte d’évolution socio-économique et culturelle, la médecine hippocratique s’est enrichie des progrès de l’anatomie et de découvertes pharmacologiques : purgatifs, remèdes sédatifs et psychotropes favorisant l’extension de l’intervention médicale aux troubles de l’esprit. À partir de là, la médecine a été conçue comme un art, mais un art doublé de science. Et c’est donc sur ces bases qu’a émergé, à Rome, aux IIe et Ier siècles av. J.-C., ce que l’on appelle aujourd’hui la psychiatrie.
K. D.