La création du site souffrance- et-travail.com et du réseau des 150 consultations souffrance et travail est une réponse de la société civile aux évolutions profondes des organisations du travail, à la spécificité des pathologies qu’elles génèrent, à l’impasse des moyens classiques, à la construction des outils nécessaires à cette clinique de la complexité.
Le site souffrance-et-travail.com
Il a été créé en 2010 par Marie Pezé, sous l’égide de l’association Diffusion des connaissances sur le travail humain (DCTH), dont les membres sont médecins, médecins du travail, médecins inspecteurs du travail, psychiatres, inspecteurs du travail, magistrats, sociologues. Il vise à informer de ses droits et de ses devoirs tous les « travailleurs » par la mise en ligne en temps réel des connaissances scientifiques sur la souffrance au travail, ses conséquences médicales, administratives, juridiques. La section « outils de formation » propose des vidéos d’enseignement et des présentions au format PowerPoint téléchargeables sur tous les tableaux cliniques. Le site contient la liste des 150 consultations souffrance et travail disponibles en France.
Un certificat de spécialisation
Le premier certificat de spécialisation en psychopathologie du travail est créé au Conservatoire des arts et métiers en 2008 à la demande de Christophe Dejours, sous la responsabilité pédagogique de Marie Pezé. Il a pour but d’articuler les données théoriques de diverses spécialités (médecine, psychiatrie, psychodynamique du travail, psychanalyse, psychosomatique, droit) aux outils pragmatiques de la prise en charge de terrain.
Un réseau de consultations spécialisées
Les consultations sont soit hospitalières (le plus souvent adossées aux services de pathologies professionnelles), soit libé- rales. Le champ des professionnels qui y ont recours s’est élargi : médecins (généraliste ou spécialiste, du travail), avocats, caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat), inspection du travail, encadrement, représentants du personnel, bouche-à-oreille et le site santé-et-travail. Ces consultations peuvent être prescrites comme « examen complémentaire » par le médecin du travail, et prises en charge par le service de médecine du travail. Certaines mutuelles remboursent désormais une dizaine de séances de psychothérapie par an.
Les fondamentaux des prises en charge
un travail de coordination des dossiers et surtout des acteurs de soins dans un pragmatisme médico-administratif qui est un outil thérapeutique à part entière ;
- un entretien spécifique, prolongé, outillé qui, au-delà des écrits qui en découlent (certificats, expertises), est centré sur la reconstitution d’une dou- ble chronologie, celle de la dégradation des conditions de travail, celle de la dégradation de l’état de santé ;
- le rappel à la loi, au droit à la dignité, à la santé ;
- une pluridisciplinarité qui n’est pas de façade. Les consultations spécialisées ont des carnets d’adresses riches et réactifs ;
- nous défendons l’existence de tableaux cliniques spécifiques : pathologies de surcharge, pathologies de la solitude, syndrome de stress post- traumatique dans les situations de harcèlement, paranoïa situationnelle, épuisement professionnel, conflits éthiques, suicides dédicacés, karoshi*, somatisations au niveau de la sphère gynécologique chez les femmes en situation de harcèlement sexuel ;
- nous prenons le temps de donner du temps (plusieurs heures), pour laisser la pensée du patient souvent sidérée se remettre en route et parce que les protocoles de prise en charge sont chronophages
- un entretien spécifique, prolongé, outillé qui, au-delà des écrits qui en découlent (certificats, expertises), est centré sur la reconstitution d’une dou- ble chronologie, celle de la dégradation des conditions de travail, celle de la dégradation de l’état de santé ;
- le rappel à la loi, au droit à la dignité, à la santé ;
- une pluridisciplinarité qui n’est pas de façade. Les consultations spécialisées ont des carnets d’adresses riches et réactifs ;
- nous défendons l’existence de tableaux cliniques spécifiques : pathologies de surcharge, pathologies de la solitude, syndrome de stress post- traumatique dans les situations de harcèlement, paranoïa situationnelle, épuisement professionnel, conflits éthiques, suicides dédicacés, karoshi*, somatisations au niveau de la sphère gynécologique chez les femmes en situation de harcèlement sexuel ;
- nous prenons le temps de donner du temps (plusieurs heures), pour laisser la pensée du patient souvent sidérée se remettre en route et parce que les protocoles de prise en charge sont chronophages
* karoshi : si on s’attache aux sinogrammes qui le composent, le terme japonais de karoshi se traduit de différentes façons : mort par excès de travail, mort par trop de travail, mort par surmenage au travail, mort par surtravail.