L’activité physique et sportive (APS) s’intègre dans le parcours de soins de la femme au cours de la grossesse comme le recommande la Haute Autorité de santé (HAS) : « La pratique d’une activité physique et sportive doit être conseillée à toutes les femmes enceintes avec un volume d’activité physique de 150 à 180 minutes par semaine, qui doit être adapté à la santé, à la condition physique et à l’évolution de la grossesse. » Elle est particulièrement recommandée chez les femmes inactives et/ou sédentaires, et chez les femmes en surpoids ou obèses, à plus grand risque de pathologies au cours de la grossesse, comme le diabète gestationnel.1,2
Le sport se définit comme un ensemble d’activités physiques régies par des règles, dans une pratique individuelle ou collective, donnant généralement lieu à compétitions. La compétition n’étant pas recommandée en cours de grossesse, sont abordées dans cet article les activités sportives en dehors de la pratique compétitive.
Le sport se définit comme un ensemble d’activités physiques régies par des règles, dans une pratique individuelle ou collective, donnant généralement lieu à compétitions. La compétition n’étant pas recommandée en cours de grossesse, sont abordées dans cet article les activités sportives en dehors de la pratique compétitive.
Modifications physiologiques au cours de la grossesse
Au niveau cardiovasculaire et respiratoire
L’APS est facilitée par les adaptations cardiorespiratoires liées aux changements hormonaux au cours de la grossesse. Les estrogènes entraînent une diminution des résistances périphériques et une diminution de la pression artérielle moyenne jusqu’au deuxième trimestre. Cela favorise, au niveau rénal, une stimulation du système rénine-angiotensine-aldostérone : réabsorption du sodium et rétention d’eau, majorée par la diminution du seuil osmotique de la soif et de la sécrétion d’hormone antidiurétique (ADH), aboutissant, au niveau cardiovasculaire, à l’augmentation du volume plasmatique qui peut atteindre 14 % après douze semaines d’aménorrhée (SA) et 30 à 40 % à terme avec une augmentation de la synthèse d’érythropoïétine.
La fréquence cardiaque de repos augmente de 10 à 20 battements par minute – avec des variations individuelles –, par diminution du contrôle vagal ; c’est ainsi que le volume d’éjection systolique (VES) augmente de 30 à 50 % jusqu’à vingt semaines de grossesse, puis se stabilise avec un débit cardiaque augmenté de 30 à 40 %.
La progestérone stimule les chémorécepteurs des centres respiratoires, entraînant une augmentation du volume courant, une meilleure ventilation alvéolaire et une diminution de la pression artérielle de dioxyde de carbone (PaCO2).
Toutes ces adaptations permettent de répondre aux besoins accrus en oxygène (O2) du placenta et du fœtus et favorisent les activités d’aérobie qui sont conseillées.
La fréquence cardiaque de repos augmente de 10 à 20 battements par minute – avec des variations individuelles –, par diminution du contrôle vagal ; c’est ainsi que le volume d’éjection systolique (VES) augmente de 30 à 50 % jusqu’à vingt semaines de grossesse, puis se stabilise avec un débit cardiaque augmenté de 30 à 40 %.
La progestérone stimule les chémorécepteurs des centres respiratoires, entraînant une augmentation du volume courant, une meilleure ventilation alvéolaire et une diminution de la pression artérielle de dioxyde de carbone (PaCO2).
Toutes ces adaptations permettent de répondre aux besoins accrus en oxygène (O2) du placenta et du fœtus et favorisent les activités d’aérobie qui sont conseillées.
Au niveau morphologique et musculosquelettique
Les modifications morphologiques et musculosquelettiques au fil du développement de la grossesse modulent la pratique d’APS. Dès le sixième mois, l’augmentation du poids et le développement abdominal de l’utérus avec le déplacement vers l’avant du centre de gravité peuvent favoriser une modification des repères spatiaux avec perte d’équilibre ; une modification des courbures rachidiennes avec l’accentuation de la lordose lombaire, une bascule antérieure du bassin et une cyphose dorsale s’accompagnent d’une mise en tension des muscles paravertébraux, voire de sciatalgies ; la laxité ligamentaire augmentée par les sécrétions de progestérone et de relaxine provoque une instabilité articulaire des membres inférieurs qui font préférer, au cours du dernier trimestre, les sports sans impacts répétés au sol, préservant ainsi également le périnée.3
Règles de bonnes pratiques de l’APS pendant la grossesse
Les règles pour la pratique de l’APS reposent sur l’évaluation médicale de la grossesse et l’information de la patiente.2
L’évaluation médicale au cours de la consultation obstétricale comprend l’analyse des comorbidités, comme le surpoids et l’obésité, et établit si le déroulement de la grossesse est physiologique ou non.
Des questionnaires peuvent aider à la prescription d’APS.4
Les contre-indications sont de deux types :
– absolues, représentées par les grossesses pathologiques, certaines pathologies maternelles graves ou non équilibrées et/ou des pathologies obstétricales ;
– relatives, imposant une évaluation de la balance bénéfice-risque médicale ou obstétricale par l’équipe en charge du suivi de la grossesse (tableau 1 ).
L’évaluation médicale au cours de la consultation obstétricale comprend l’analyse des comorbidités, comme le surpoids et l’obésité, et établit si le déroulement de la grossesse est physiologique ou non.
Des questionnaires peuvent aider à la prescription d’APS.4
Les contre-indications sont de deux types :
– absolues, représentées par les grossesses pathologiques, certaines pathologies maternelles graves ou non équilibrées et/ou des pathologies obstétricales ;
– relatives, imposant une évaluation de la balance bénéfice-risque médicale ou obstétricale par l’équipe en charge du suivi de la grossesse (
Appréciation des niveaux antérieurs d’activité physique et de sédentarité
Elle complète l’évaluation médicale. Les questions sont les suivantes :
– le type d’activité pratiqué usuellement est-il compatible avec la grossesse ?
– l’intensité est-elle modérée ou vigoureuse ?
– quelles sont la durée totale d’APS par semaine et la durée d’une séance habituelle ?
– quel est le niveau de sédentarité (nombre d’heures passées assise au travail, en activités de loisirs, devant un écran, ou toute autre activité quotidienne avec déplacements assis ou passifs) ?
– le type d’activité pratiqué usuellement est-il compatible avec la grossesse ?
– l’intensité est-elle modérée ou vigoureuse ?
– quelles sont la durée totale d’APS par semaine et la durée d’une séance habituelle ?
– quel est le niveau de sédentarité (nombre d’heures passées assise au travail, en activités de loisirs, devant un écran, ou toute autre activité quotidienne avec déplacements assis ou passifs) ?
Évaluation de la motivation de la patiente
L’entretien repère les freins à la pratique d’APS et agit sur les leviers pour soutenir un changement vers un mode de vie plus actif, en diminuant le temps total de sédentarité à moins de sept heures par jour.
En cas de frein exprimé concernant le manque de temps, l’accent est mis sur les déplacements actifs (marche, vélo, escaliers) à intégrer dans le quotidien, le possible fractionnement des périodes d’activité physique, sans limiter les bénéfices sur le bien-être maternel et les bénéfices sur le bébé.
En cas de crainte de la part de la future mère pour le fœtus, l’information porte sur les bienfaits pour l’enfant à naître et sur l’absence de risque de l’activité physique pratiquée avec une intensité modérée, en suivant les recommandations.
En cas de frein exprimé concernant le manque de temps, l’accent est mis sur les déplacements actifs (marche, vélo, escaliers) à intégrer dans le quotidien, le possible fractionnement des périodes d’activité physique, sans limiter les bénéfices sur le bien-être maternel et les bénéfices sur le bébé.
En cas de crainte de la part de la future mère pour le fœtus, l’information porte sur les bienfaits pour l’enfant à naître et sur l’absence de risque de l’activité physique pratiquée avec une intensité modérée, en suivant les recommandations.
Informations essentielles délivrées à la patiente
Il s’agit de promouvoir une pratique sportive sans risque et en toute sécurité pendant la grossesse.
Précautions à prendre
Des précautions particulières sont précisées en fonction de l’environnement et du terme de la grossesse :
– éviter l’APS par temps chaud et humide, ou en altitude au-delà de 1 800 m ;
– s’hydrater avant et après l’entraînement ;
– respecter une période d’échauffement et de récupération de dix à quinze minutes chacune ;
– prendre une collation ou un apport énergétique adapté dès treize semaines d’aménorrhée, en fonction de la dépense d’énergie et de l’indice de masse corporelle de la femme ;
– éviter les exercices en décubitus dorsal après la 24e semaine d’aménorrhée ; le décubitus latéral est possible, la position debout prolongée est également à éviter ;
– il n’est pas recommandé de s’entraîner dans un but de compétition.
La patiente est informée que l’apparition d’un symptôme inhabituel en cours de séance ou au décours d’une séance doit l’amener à interrompre son programme et à demander un avis à un professionnel de santé (encadré ).
– éviter l’APS par temps chaud et humide, ou en altitude au-delà de 1 800 m ;
– s’hydrater avant et après l’entraînement ;
– respecter une période d’échauffement et de récupération de dix à quinze minutes chacune ;
– prendre une collation ou un apport énergétique adapté dès treize semaines d’aménorrhée, en fonction de la dépense d’énergie et de l’indice de masse corporelle de la femme ;
– éviter les exercices en décubitus dorsal après la 24e semaine d’aménorrhée ; le décubitus latéral est possible, la position debout prolongée est également à éviter ;
– il n’est pas recommandé de s’entraîner dans un but de compétition.
La patiente est informée que l’apparition d’un symptôme inhabituel en cours de séance ou au décours d’une séance doit l’amener à interrompre son programme et à demander un avis à un professionnel de santé (
Règle FITT chez une femme au cours d’une grossesse physiologique
L’aide au choix d’activités sportives peut répondre à une demande de la patiente ou lui être proposée pour l’engager à diminuer le temps de sédentarité. Dans tous les cas, la règle dite FITT (fréquence, intensité, temps et type) permet de préciser la pratique possible, en fonction de son niveau antérieur :
– fréquence régulière : trois fois par semaine pour atteindre progressivement quatre à cinq fois par semaine, en fonction du niveau antérieur ;
– intensité modérée : évaluée en intensité relative, par le test de la parole pendant la pratique sportive. L’échelle de Borg, peu utilisée en France, est une échelle de perception de l’effort ressenti pendant l’exercice, notée de 6 (0 effort) à 20 (effort maximal). La grossesse autorise la zone 12-14 (effort modéré). Des zones cibles de fréquence cardiaque en fonction de l’âge maternel et du niveau de pratique sont disponibles sur le site de la HAS ;2
– durée de la séance : de quinze minutes au début pour arriver à trente minutes quotidiennes chez une femme sédentaire, ou à un cumul d’au moins cent-cinquante minutes par semaine, sans dépasser soixante à quatre-vingt-dix minutes par séance chez une sportive de haut niveau ;
– type d’activité sportive : varié, compatible avec la grossesse.
Ne sont pas pratiqués les sports avec risque de perte d’équilibre, de chute par contact avec la coéquipière ou la partenaire (sports collectifs, sports de combat), les sports à risque de traumatisme abdominal, les activités physiques avec port de forte charge (haltérophilie), les sports à risque majoré pour la fonction périnéale (spécialités d’athlétisme comme les lancers, les sauts, la course à pied au-delà du cinquième mois de grossesse).
– fréquence régulière : trois fois par semaine pour atteindre progressivement quatre à cinq fois par semaine, en fonction du niveau antérieur ;
– intensité modérée : évaluée en intensité relative, par le test de la parole pendant la pratique sportive. L’échelle de Borg, peu utilisée en France, est une échelle de perception de l’effort ressenti pendant l’exercice, notée de 6 (0 effort) à 20 (effort maximal). La grossesse autorise la zone 12-14 (effort modéré). Des zones cibles de fréquence cardiaque en fonction de l’âge maternel et du niveau de pratique sont disponibles sur le site de la HAS ;2
– durée de la séance : de quinze minutes au début pour arriver à trente minutes quotidiennes chez une femme sédentaire, ou à un cumul d’au moins cent-cinquante minutes par semaine, sans dépasser soixante à quatre-vingt-dix minutes par séance chez une sportive de haut niveau ;
– type d’activité sportive : varié, compatible avec la grossesse.
Ne sont pas pratiqués les sports avec risque de perte d’équilibre, de chute par contact avec la coéquipière ou la partenaire (sports collectifs, sports de combat), les sports à risque de traumatisme abdominal, les activités physiques avec port de forte charge (haltérophilie), les sports à risque majoré pour la fonction périnéale (spécialités d’athlétisme comme les lancers, les sauts, la course à pied au-delà du cinquième mois de grossesse).
Recommandations en fonction du niveau d’activité physique de la femme enceinte
Patiente sédentaire
Il est conseillé d’intégrer l’activité physique dans le quotidien comme la marche en variant les allures, la montée des escaliers. Débuter une pratique collective contribue au maintien de l’observance comme le yoga adapté, l’aquagym adaptée, la marche nordique.
Sportive occasionnelle
Une fréquence régulière est recommandée pour un meilleur bénéfice, qu’il s’agisse de marche rapide, de yoga adapté avec des exercices posturaux et respiratoires, de Pilates adapté, d’aquabiking, de natation, de vélo, de vélo elliptique ou de vélo stationnaire.
Sportive régulière
L’activité sportive pratiquée doit être compatible avec la grossesse et poursuivie en intensité modérée, et adaptée en fonction des trimestres de la grossesse.4
La pratique du jogging est possible jusqu’au cinquième mois sur terrain souple, d’intensité modérée, en évitant une pratique deux jours consécutifs et en l’absence de toute incontinence urinaire à l’effort lors de la pratique antérieure à la grossesse.
L’équitation n’est pas recommandée ou seulement en fonction du niveau d’une bonne pratique antérieure, en limitant les allures jusqu’à la fin du quatrième mois.
Parmi les sports de montagne, le ski alpin est possible au premier trimestre, le ski de fond peut être autorisé jusqu’au cinquième mois sur un faible dénivelé, les raquettes sur terrain adapté.
Le tennis dans une pratique en double est autorisé jusqu’au cinquième mois.
Le golf est possible jusqu’au sixième mois, de préférence sur le practice, pour éviter de longues positions debout sur un parcours de golf.
Le choix d’activités sportives (tableau 2 ) respecte les règles énoncées d’intensité, de fréquence et de durée. C’est l’activité physique et sportive en endurance associée à des exercices de renforcement musculaire contre le poids du corps et à des exercices d’assouplissement qui apporte le plus de bénéfices. Le travail du plancher pelvien et du muscle transverse de l’abdomen avec gainage abdominal, possible jusqu’au quatrième mois, limite le risque d’incontinence urinaire à l’effort. Le travail des muscles abdominaux en co-contraction avec les muscles stabilisateurs lombo-dorsaux, sur ballon ou sur plan stable, est possible jusqu’au cinquième mois.
La pratique du jogging est possible jusqu’au cinquième mois sur terrain souple, d’intensité modérée, en évitant une pratique deux jours consécutifs et en l’absence de toute incontinence urinaire à l’effort lors de la pratique antérieure à la grossesse.
L’équitation n’est pas recommandée ou seulement en fonction du niveau d’une bonne pratique antérieure, en limitant les allures jusqu’à la fin du quatrième mois.
Parmi les sports de montagne, le ski alpin est possible au premier trimestre, le ski de fond peut être autorisé jusqu’au cinquième mois sur un faible dénivelé, les raquettes sur terrain adapté.
Le tennis dans une pratique en double est autorisé jusqu’au cinquième mois.
Le golf est possible jusqu’au sixième mois, de préférence sur le practice, pour éviter de longues positions debout sur un parcours de golf.
Le choix d’activités sportives (
Sportive de haut niveau
La maternité d’une sportive de haut niveau, intégrée dans sa carrière, est un cas particulier : un programme d’entraînement associant renforcement musculaire, travail d’endurance en aérobie et répétition de gestes techniques est proposé, de manière concertée entre le professionnel de santé qui suit la grossesse, l’entraîneur et la sportive, selon l’évolution normale de la grossesse. L’objectif est le maintien de la condition physique et de certains gestes techniques pour favoriser un retour à l’entraînement de compétition à six mois du post-partum.5 Une adaptation nutritionnelle est essentielle pour éviter une prise de poids explosive en rapport avec une diminution importante de la dépense d’énergie chez une sportive de haut niveau ; les conditions d’une reprise à haut niveau seront alors réunies, favorisées par la bonne adaptation cardiovasculaire à l’effort et par l’augmentation physiologique de la quantité maximale d’oxygène que l’organisme peut utiliser par unité de temps (VO2 max) au cours de la grossesse, ces facteurs persistant de six mois à un an dans la période du post-partum.5-7
Nombreux bénéfices de l’APS en cours de grossesse
L’APS durant la grossesse permet de :
– diminuer le risque d’une prise de poids excessive ;8
– prévenir la survenue d’un diabète gestationnel, d’autant plus que l’APS a été régulière avant la grossesse, augmentant la sensibilité à l’insuline, avec une meilleure tolérance au glucose ; ce bénéfice apparaît dès la pratique de trois heures d’APS hebdomadaires, que la patiente ait un indice de masse corporelle (IMC) normal ou qu’elle soit en surpoids. L’APS est un traitement adjuvant du diabète gestationnel associé aux recommandations nutritionnelles ;9,10
– prévenir l’hypertension artérielle (HTA) gestationnelle et la pré-éclampsie ;11,12
– réduire les douleurs lombaires et de la ceinture pelvienne, améliorer le bien-être physique et psychique, diminuer le risque d’incontinence urinaire lors de la grossesse et du post-partum, améliorer des symptômes tels que les troubles du sommeil, la constipation, les troubles veineux ;13
– raccourcir la durée du travail au moment de l’accouchement, voire diminuer le recours à la césarienne ;14,15
– apporter des bénéfices pour le neurodéveloppement de l’enfant à naître (acquisition et développement du langage, meilleur score psychomoteur).13,16
La patiente doit être rassurée sur l’innocuité d’une pratique régulière, modérée, en cours de grossesse physiologique sans complications : il n’y a pas de risque de retard de croissance intra-utérin, de poids de naissance inférieur, ni de prématurité.
– diminuer le risque d’une prise de poids excessive ;8
– prévenir la survenue d’un diabète gestationnel, d’autant plus que l’APS a été régulière avant la grossesse, augmentant la sensibilité à l’insuline, avec une meilleure tolérance au glucose ; ce bénéfice apparaît dès la pratique de trois heures d’APS hebdomadaires, que la patiente ait un indice de masse corporelle (IMC) normal ou qu’elle soit en surpoids. L’APS est un traitement adjuvant du diabète gestationnel associé aux recommandations nutritionnelles ;9,10
– prévenir l’hypertension artérielle (HTA) gestationnelle et la pré-éclampsie ;11,12
– réduire les douleurs lombaires et de la ceinture pelvienne, améliorer le bien-être physique et psychique, diminuer le risque d’incontinence urinaire lors de la grossesse et du post-partum, améliorer des symptômes tels que les troubles du sommeil, la constipation, les troubles veineux ;13
– raccourcir la durée du travail au moment de l’accouchement, voire diminuer le recours à la césarienne ;14,15
– apporter des bénéfices pour le neurodéveloppement de l’enfant à naître (acquisition et développement du langage, meilleur score psychomoteur).13,16
La patiente doit être rassurée sur l’innocuité d’une pratique régulière, modérée, en cours de grossesse physiologique sans complications : il n’y a pas de risque de retard de croissance intra-utérin, de poids de naissance inférieur, ni de prématurité.
Reprise du sport dans la période du post-partum
Elle est progressive, en respectant un délai de six à huit semaines après un accouchement par voie basse, et de huit à dix semaines après une césarienne. La priorité est de réaliser un bilan périnéal vers six à huit semaines et l’obligatoire rééducation périnéale chez toutes les femmes pratiquant un sport à risque pour le périnée (pression intra-abdominale augmentée), et chez celles avec des symptômes d’incontinence urinaire d’effort (IUE) [lire l’article « Incontinence urinaire d’effort chez la sportive », page 612 ].
Des exercices statiques de rapprochement des muscles grands droits, sans hyperpression abdominale, en décubitus, sont possibles précocement, accompagnant le renforcement du plancher pelvien qui doit être contrôlé avant toute reprise d’activité dynamique.
La reprise d’activités à impact au sol comme la course à pied se fait après le troisième mois du post-partum pour éviter l’incontinence urinaire d’effort et le prolapsus.17
Concernant l’allaitement maternel, l’exercice physique ne modifie ni la quantité ni la composition du lait maternel. Il reste recommandé de donner le sein avant l’exercice pour éviter l’inconfort d’un éventuel engorgement pendant la pratique. Une baisse de la lactation peut être liée à une hydratation et une alimentation mal adaptées à la dépense induite par l’activité physique.4
Des exercices statiques de rapprochement des muscles grands droits, sans hyperpression abdominale, en décubitus, sont possibles précocement, accompagnant le renforcement du plancher pelvien qui doit être contrôlé avant toute reprise d’activité dynamique.
La reprise d’activités à impact au sol comme la course à pied se fait après le troisième mois du post-partum pour éviter l’incontinence urinaire d’effort et le prolapsus.17
Concernant l’allaitement maternel, l’exercice physique ne modifie ni la quantité ni la composition du lait maternel. Il reste recommandé de donner le sein avant l’exercice pour éviter l’inconfort d’un éventuel engorgement pendant la pratique. Une baisse de la lactation peut être liée à une hydratation et une alimentation mal adaptées à la dépense induite par l’activité physique.4
Une activité physique régulière et adaptée est recommandée tout au long de la grossesse
Que la femme soit sédentaire, déjà active ou sportive de haut niveau, la pratique sportive ou l’activité physique adaptée, régulière, d’intensité modérée évoluant avec les trimestres de la grossesse, doit être encouragée. Elle est choisie en concertation avec le professionnel de santé, dans le respect des contre-indications. Les objectifs doivent être partagés avec la femme enceinte, réalisables, personnalisés et encouragés lors de la consultation mensuelle, qu’il s’agisse d’une pratique encadrée, de groupe, ou individuelle.
- Contractions utérines régulières et douloureuses, non soulagées par le repos
- Saignement vaginal
- Perte de liquide amniotique
- Essoufflement persistant excessif à l’effort, non soulagé par le repos
- Douleur ou sensation de pression dans la poitrine (urgence médicale)
- Vertiges, malaise ou céphalées
- Faiblesse musculaire affectant l’équilibre
- Douleur ou gonflement d’un mollet
Encadre
Symptômes inhabituels devant amener à interrompre la séance d’activité physique
- Contractions utérines régulières et douloureuses, non soulagées par le repos
- Saignement vaginal
- Perte de liquide amniotique
- Essoufflement persistant excessif à l’effort, non soulagé par le repos
- Douleur ou sensation de pression dans la poitrine (urgence médicale)
- Vertiges, malaise ou céphalées
- Faiblesse musculaire affectant l’équilibre
- Douleur ou gonflement d’un mollet
Selon la Haute Autorité de santé. Prescription d’activité physique et sportive pendant la grossesse.1,2
Références
1. Haute Autorité de santé. Organisation des parcours. Prescription d’activité physique et sportive pendant la grossesse et en post partum. Juillet 2019. https://vu.fr/giZFR
2. Recommander les bonnes pratiques. Synthèse Grossesse et post-partum. Prescription d’activité physique. Juillet 2022. https://vu.fr/TwzIx
3. Société canadienne de physiologie de l’exercice. Questionnaire Menez une vie plus active pendant la grossesse et formulaire de consultation du professionnel de santé concernant l’activité physique prénatale. https://vu.fr/CQzLL
4. Bø K, Artal R, Barakat R, Brown WJ, Davies GAL, Dooley M, et al. Exercise and pregnancy in recreational and elite athletes: 2016/17 evidence summary from the IOC Expert Group meeting. Part 5. Recommendations for health professionals and active women. Br J Sports Med 2018;52(17):1080-5.
5. Forstmann N, Meignié A, De Larochelambert Q, Duncombe S, Schaal K, Maître C, et al. Does maternity during sports career jeopardize future athletic success in elite marathon runners? Eur J Sport Sci 2023;23(6):896-903.
6. Sundgot-Borgen J, Sundgot-Borgen C, Myklebust G, Sølvberg N, Torstveit MK. Elite athletes get pregnant, have healthy babies and return to sport early postpartum. BMJ Open Sport Exerc Med 2019;5(1):e000652.
7. Kardel KR, Johansen B, Voldner N, Iversen PO, Henriksen T. Association between aerobic fitness in late pregnancy and duration of labor in nulliparous women. Acta Obstet Gynecol Scand 2009;88(8):948-52.
8. Mottola MF, Giroux I, Gratton R, Hammond JA, Hanley A, Harris S, et al. Nutrition and exercise prevent excess weight gain in overweight pregnant women. Med Sci Sports Exerc 2010;42(2):265-72.
9. Teede HJ, Bailey C, Moran LJ, Bhari Khomani M, Enticott J, Ranasinha S, et al. Association of antenatal diet and physical activity-based interventions with gestational weight gain and pregnancy outcomes: A systematic review and meta-analysis. JAMA Intern Med 2022;182(2):106-14.
10. Martis R, Crowther CA, Shepherd E, Alsweiler J, Downie MR, Brown J. Treatments for women with gestational diabetes mellitus: An overview of Cochrane systematic reviews. Cochrane Database Syst Rev 2018;8(8):CD012327.
11. Meher S, Duley L. Exercise or other physical activity for preventing pre-eclampsia and its complications. Cochrane Database Syst Rev 2006;2006(2):CD005942.
12. Østerdal ML, Strøm M, Klemmensen AK, Knudsen VK, Juhl M, Halldorsson TI, et al. Does leisure time physical activity in early pregnancy protect against pre-eclampsia? Prospective cohort in Danish women. BJOG 2009;116(1):98-107.
13. Bø K, Artal R, Barakat R, Brown W, Dooley M, Evenson KR, et al. Exercise and pregnancy in recreational and elite athletes: 2016 evidence summary from the IOC expert group meeting, Part 2. The effect of exercise on the fetus, labour and birth. Br J Sports Med 2016;50(21):1297-305.
14. Barakat R, Ruiz JR, Stirling JR, Zakynthinaki M, Lucia A. Type of delivery is not affected by light resistance and toning exercise training during pregnancy: A randomized controlled trial. Am J Obstet Gynecol 2009;201(6):590.e1-6.
15. Barakat R, Pelaez M, Lopez C, Montejo R, Coteron J. Exercise during pregnancy reduces the rate of cesarean and instrumental deliveries: Results of a randomized controlled trial. J Matern Fetal Neonatal Med 2012;25(11):2372-6.
16. Labonte-Lemoyne E, Curnier D, Ellemberg D. Exercise during pregnancy enhances cerebral maturation in the newborn: A randomized controlled trial. J Clin Exp Neuropsychol 2017;39(4):347-54.
17. Schulz JM, Marmura H, Hewitt CM, Parkinson LJ, Thornton JS. l. Navigating the ‘new normal’: What guidelines exist for postpartum return to physical activity and sport? A scoping review. Br J Sports Med 2023;57(24):1573-8.
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14. Barakat R, Ruiz JR, Stirling JR, Zakynthinaki M, Lucia A. Type of delivery is not affected by light resistance and toning exercise training during pregnancy: A randomized controlled trial. Am J Obstet Gynecol 2009;201(6):590.e1-6.
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Dans cet article
- Modifications physiologiques au cours de la grossesse
- Règles de bonnes pratiques de l’APS pendant la grossesse
- Informations essentielles délivrées à la patiente
- Recommandations en fonction du niveau d’activité physique de la femme enceinte
- Nombreux bénéfices de l’APS en cours de grossesse
- Reprise du sport dans la période du post-partum
- Une activité physique régulière et adaptée est recommandée tout au long de la grossesse