À retenir
1 Tout jeune enfant distrait, inattentif, ou ayant un retard de langage doit faire l’objet d’un bilan ORL clinique et audiométrique incluant des tests subjectifs comportementaux et objectifs qui identifient, quantifient et localisent une éventuelle surdité.
2 Il est essentiel de dépister une surdité au stade prélingual afin de mettre en route au plus vite une prise en charge adaptée. Celle-ci permet de prévenir les sérieuses conséquences d’un déficit auditif bilatéral négligé durant la période où s’installe le langage.
3 Le dépistage néonatal de la surdité est aujourd’hui obligatoire. Il repose sur les oto-émissions acoustiques ou sur les potentiels évoqués auditifs pratiqués en maternité. Cela suppose la formation d’équipes spécialisées, médicales et paramédicales.
4 Le mot « surdité » ne doit jamais être prononcé par les soignants en maternité car le dépistage ne recherche à ce stade que des « signes de l’audition ». Toute suspicion de déficit auditif doit être confirmée par un nouvel examen médical pratiqué rapidement après la sortie afin de ne pas laisser les familles dans le doute. Cela implique donc une parfaite organisation du suivi.
5 Les surdités de transmission sont liées à une pathologie de l’oreille externe ou moyenne, malformative ou infectieuse. En fonction de leur gravité et de leur uni- ou bilatéralité, leur traitement est chirurgical, médical ou prothétique.
6 Les surdités de perception sont liées à une pathologie de l’oreille interne ou, plus rarement, des voies auditives. Le bilan causal leur reconnaît des causes génétiques, infectieuses (congénitales ou acquises), traumatiques, voire ototoxiques.
7 Le traitement d’une surdité de per­ception dépend là aussi de sa gravité et de son uni- ou bilatéralité. Il fait appel à l’appareillage prothétique ou à l’implantation cochléaire.
8 L’implantation cochléaire a transformé le pronostic des surdités de perception congénitales ou néonatales, bilatérales, profondes ou totales. Pratiquée au mieux dans les deux premières années de vie, elle restaure dans la plupart des cas une audition utile et permet à l'enfant d'accéder à une communication orale.
9 Une implantation cochléaire ne se conçoit que dans des centres spécialisés, effectuée par une équipe pluridisciplinaire, regroupant médecins, chirurgiens, audio­logistes, psychologues et orthophonistes. L’acte chirurgical aujourd’hui bien réglé doit en effet être suivi d’une rééducation audio-phonatoire assidue et prolongée et d’une guidance parentale rapprochée.