Un patient de 49 ans sous trithérapie pour une infection par le VIH consulte pour des lésions cutanées apparues depuis dix jours et s’étendant progressivement. L’examen clinique objective des macules érythémateuses non prurigineuses sur le tronc et les membres supérieurs, sans atteinte des muqueuses. Le diagnostic de roséole syphilitique est évoqué, confirmé par la sérologie.
La syphilis, due à la bactérie Treponema pallidum, est une infection sexuellement transmissible (IST). On distingue la syphilis précoce (primaire ou secondaire) de la syphilis tardive (tertiaire ou latente tardive). La neurosyphilis peut, quant à elle, être précoce ou tardive.1
La syphilis précoce secondaire correspond à la phase de bactériémie. Elle survient dans l’année qui suit le chancre d’inoculation (syphilis primaire). Inconstante, elle peut persister jusqu’à six mois.
Ses manifestations cutanées sont polymorphes (« grande simulatrice »). L’éruption évolue en deux phases : d’abord la première floraison (« roséole »), constituée de macules rose pâle, non prurigineuses ; puis la seconde floraison (syphilides papulosquameuses). La syphilis est en recrudescence : il faut y penser assez systématiquement devant des signes dermatologiques variés.
Le dépistage des autres IST est nécessaire lors du diagnostic (co-infection par le VIH dans un tiers des cas).
En 2015, la Haute Autorité de santé a recommandé une modification de la nomenclature des actes pour la recherche de Treponema pallidum : réalisation d’un test tréponémique automatisé (EIA, ELISA, CIA) qualitatif et, seulement s’il est positif, réalisation d’un test non tréponémique avec titrage (VDRL, RPR)2. Cependant, en pratique, les deux tests sont encore utilisés d’emblée.
Le traitement de la syphilis précoce consiste en une seule injection IM de 2,4 MUI de benzathine benzylpénicilline G. Depuis 2014, il y a eu plusieurs ruptures de stock de cet antibiotique en France. La Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) a proposé en 2017 d’autres choix thérapeutiques3.
Références
1. Monsel G, Palich R, Caumes E. Syphilis : quoi de nouveau ? Rev Prat 2018;68(8):881-5.
2. HAS. Modification de la nomenclature des actes de biologie médicale pour les actes de recherche de Treponema pallidum (bactérie responsable de la syphilis). Juin 2015.
3. Spilf. Alternatives pour le traitement des syphilis non neurologiques dans un contexte de rupture de stock de benzathine pénicilline. 23 novembre 2017.

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