Depuis les premiers cas de syndrome d’immunodéficience acquise (sida) en 1981, et depuis la découverte du virus de l’immunodéficience acquise humaine (VIH) en 1983, le paysage global de l’infection à VIH a considérablement changé.
Il a fallu attendre 1986 pour pouvoir utiliser un premier médicament ayant une activité antirétrovirale : la zidovudine (AZT), un inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse (INTI). Dix ans plus tard, en 1996, de nouvelles familles thérapeutiques ont émergé (inhibiteurs de la protéase [IP], inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse [INNTI]) et les associations de trois molécules (trithérapies) ont opéré un tournant pronostique majeur, en contrôlant durablement la réplication virale. Depuis, l’arsenal thérapeutique s’est considérablement étoffé, avec six familles médicamenteuses différentes, et le renouvellement des molécules n’a jamais cessé.
Malgré une recherche internationale intensive et continue, aucune stratégie ne permet à l’heure actuelle d’obtenir une guérison. Les antirétroviraux (ARV) constituent aujourd’hui l’unique moyen de contrôler l’infection à long terme.1 Le VIH est un rétrovirus ayant la capacité de s’intégrer dans le génome des cellules CD4+ qu’il infecte. Ces cellules, lorsqu’elles sont quiescentes, constituent le réservoir du virus sur lequel les antirétro­viraux ne sont d’aucune efficacité.2 En effet, les anti­rétroviraux n’agissent que sur un virus qui se réplique.
Leur efficacité s’évalue par la mesure de la charge ­virale plasmatique, c’est-à-dire le nombre de copies d’ARN viral détectées par millilitre de sang périphérique. Le but est d’obtenir une charge virale indétectable, en-deçà du seuil de la technique (inférieure à 50 copies ARN/mL étant le seuil internationalement retenu). Une charge virale indétectable reflète l’absence de réplication virale dans le sang. Elle garantit la restauration de l’immunité, et donc la diminution, voire la suppression, de la morbi-mortalité liée à l’infection, et l’absence de transmission du virus d’un individu à l’autre, notamment par voie sexuelle.

Quatre principales familles antirétrovirales

Les ARV utilisés aujourd’hui inhibent le cycle réplicatif du VIH. Les molécules les plus prescrites agissent contre les trois enzymes virales : la transcriptase inverse (INTI et INNTI), la protéase (IP) et l’intégrase (inhibiteurs de l’intégrase, INI). Plus rarement, des inhibiteurs d’entrée, incluant un inhibiteur de fusion (enfuvirtide) et un anti-­CCR5 (maraviroc), sont utilisés.

Les INTI restent le socle de la plupart des trithérapies

Jusqu’en 1996, les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse étaient les seuls antirétroviraux disponibles sur le marché. Au début des années 2000, l’abacavir (ABC), l’emtricitabine (FTC) et le fumarate de ténofovir disoproxil (TDF) ont été mis sur le marché, permettant l’abandon progressif des INTI les plus toxiques, dispensés à l’époque au prix d’une lourde toxicité mitochondriale. L’arrivée du ténofovir alafénamide (TAF, prodrogue du TDF), en 2016, marque l’innovation la plus récente au sein de la classe.3
Aujourd’hui encore, les INTI restent le socle de presque toutes les trithérapies (deux INTI associés à un troisième agent d’une autre classe), par paires (TDF-FTC ou TAF-FTC, ABC-3TC [lamivudine]). Ces socles d’INTI existent dans des associations fixes, en bithérapies, qu’il convient de combiner avec une troisième molécule (tableau 1). Certaines associations fixes combinent l’un de ces socles à un troisième agent, dans des comprimés uniques appelés single-tablet regimens (STR).
Certains INTI comme 3TC-FTC ou TDF-TAF sont actifs contre le virus de l’hépatite B (VHB). En cas de co-­infection, l’arrêt de ces INTI peut réactiver le VHB et un autre traitement actif contre le VHB doit être introduit.

Une barrière génétique faible ou intermédiaire

La barrière génétique (encadré 1) des INTI est faible pour 3TC-FTC, intermédiaire pour ABC et TDF-TAF. Aussi, en cas de réplication virale sous traitement (c’est-à-dire en cas d’échec virologique), le virus devient rapidement résistant à cette famille.
Les mutations de résistance qui apparaissent sur le gène de la transcriptase inverse impactent non seulement la molécule utilisée mais également très souvent les autres molécules de la famille (résistance croisée).
Les principales toxicités et les modalités de pres­cription des INTI sont détaillées dans le tableau 2.

Les INNTI, inducteurs enzymatiques

Les premiers inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse ont été utilisés à partir de 1996 et le sont toujours actuellement (éfavirenz [EFV], rilpivirine [RPV], étravirine [ETR]). La mise sur le marché de la doravirine (DOR) en 2019 constitue l’innovation la plus récente au sein de cette classe.4 La RPV et la DOR font partie des molécules recommandées chez le patient naïf ou prétraité, en association avec un socle d’INTI (trithérapies) ou avec d’autres familles antirétrovirales (bithérapie avec le dolutégravir, par exemple). Les INNTI sont disponibles « seuls » ou dans des comprimés d’associations fixes (tableau 1).

Une barrière génétique relativement faible

Une seule mutation peut conférer une résistance au traitement par INNTI et, comme pour les INTI, le phénomène des résistances croisées entraîne la résistance à plusieurs molécules de la famille. L’ETR possède une meilleure barrière génétique, et peut rester sensible malgré deux ou trois mutations affectant les autres INNTI. Enfin, la DOR a un profil virologique particulier, et reste en général efficace malgré des mutations de résistance ­impactant les autres molécules de la classe.
Sur le plan pharmacologique, les INNTI sont des inducteurs enzymatiques responsables de nombreuses interactions médicamenteuses et d’une diminution de la concentration plasmatique, donc de l’efficacité, des médicaments qui partagent la même voie de métabolisation. Ces interactions médicamenteuses sont toutefois peu fréquentes avec la RPV et la DOR.
Les principales toxicités et les modalités de pres­cription des INNTI sont détaillées dans le tableau 2.

Les IP conservent une place de choix, notamment quand l’observance fait défaut

Les inhibiteurs de la protéase sont des antirétroviraux puissants, en général actifs sur les virus qui ont accumulé des mutations de résistance aux autres antirétroviraux. Leur arrivée, en 1996, a marqué un tournant majeur dans la prise en charge des personnes infectées par le VIH, permettant de nouvelles combinaisons antirétrovirales dites « highly active antiretroviral therapies » (HAART). Ces nouvelles molécules, associées en trithérapies, ont permis à l’époque d’obtenir un contrôle prolongé de la réplication virale, en prévenant l’émergence de la résistance, et donc une restauration immunitaire et l’effondrement des infections opportunistes et de la mortalité.
Dans les pays à haut niveau de revenus, seul le daru­navir (DRV) reste recommandé, mais l’atazanavir (ATV) est également utilisé (tableau 1).

Une barrière génétique forte, en particulier du DRV

La barrière génétique forte des IP se manifeste, en cas de réplication persistante, par une sélection très pro­gressive des mutations de résistance, autorisant un délai d’intervention plus long que pour d’autres classes d’anti­rétroviraux, avant que n’émerge une résistance significative in vivo (c’est-à-dire l’accumulation d’un nombre suffisant de mutations). Ceci explique que les IP occupent toujours une place de choix dans l’arsenal thérapeutique, en particulier chez les patients qui rencontrent des difficultés d’observance.
Les IP doivent être potentialisés par un inhibiteur du cytochrome P450 pour obtenir une exposition plasmatique satisfaisante. Cette potentialisation est assurée par le ritonavir ou le cobicistat. L’inhibition du cytochrome P450 par le ritonavir ou le cobicistat engendre de nombreuses interactions médicamenteuses, avec le risque d’augmenter les concentrations plasmatiques d’autres médicaments (les corticoïdes, par exemple).
Les principales toxicités et les modalités de prescription des IP sont détaillées dans le tableau 2.

Les INI : classe majeure de l’arsenal thérapeutique

Un peu plus de dix ans après la commercialisation de la première molécule de cette classe (raltégravir [RAL]), la famille des inhibiteurs de l’intégrase comporte cinq composés, simples comme en combinaisons fixes ­(tableau 1). Le RAL a révolutionné la prise en charge des patients en échec virologique à la fin des années 2000. Disponibles depuis beaucoup moins longtemps que les autres antirétroviraux, les INI restent en général actifs sur des souches virales résistant aux autres classes. Le dolutégravir (DTG) et le bictégravir (BIC) sont des INI de deuxième génération5, 6, très utilisés aujourd’hui en trithérapie ou en bithérapie (DTG). Le cabotégravir (CAB) est le dernier des INI, sur le point d’être commercialisé en France sous forme injectable.7

Une puissante activité antirétrovirale

L’activité antirétrovirale des INI est puissante, permettant une suppression virologique rapide.
Leur barrière génétique est variable : faible pour le RAL et l’elvitégravir (EVG), elle est beaucoup plus forte pour le dolutégravir (DTG) et le bictégravir (BIC), et probablement intermédiaire pour le cabotégravir (CAB). Les INI sont concernés par la résistance croisée : la plupart des mutations de résistance sélectionnées sous un INI diminuent l’efficacité des autres INI. Néanmoins, les INI dont la barrière génétique est forte (DTG, BIC) peuvent rester efficaces malgré la sélection d’une mutation de résistance sous un INI de première génération (RAL, EVG).
Les INI ont fait leur entrée dans toutes les recommandations mondiales, de l’initiation du traitement aux lignes ultérieures.8 Ils sont au cœur de plusieurs trithérapies et aussi de bithérapies dont l’utilisation est en pleine expansion, permettant d’optimiser et d’alléger les stratégies thérapeutiques.
Les principales toxicités et les modalités de prescription des INI sont détaillées dans le tableau 2.

Comment initier et adapter le traitement antirétroviral ?

Avant toute prescription d’un premier traitement antirétroviral, un bilan biologique doit être réalisé, pour caractériser la situation immunovirologique, pour ­dépister les infections opportunistes et les co-infections, et à visée préthérapeutique.8

Initiation du traitement antirétroviral : personnaliser

La première prescription (encadré 2) doit être individualisée, dans le but de favoriser l’observance, et doit donc tenir compte de la tolérance attendue, du nombre de prises envisageables en fonction du rythme de vie, des interactions médicamenteuses possibles, des comor­bidités du patient, du bilan biologique initial et du coût.
La dernière recommandation européenne, émise fin 2020, positionne les régimes antirétroviraux à base d’INI en première intention dans le cadre de trithérapies associant deux INTI au RAL, au DTG ou au BIC.8 Pour la première fois, une bithérapie (associant DTG et 3TC) est recommandée chez le patient naïf, faisant suite aux résultats de l’étude GEMINI.9 Les autres trithérapies recommandées en première ligne associent deux INTI à un INNTI (DOR ou RPV) ou à un IP boosté (DRV/r).
La mise sous traitement antirétroviral doit conduire à l’obtention d’une charge virale plasmatique indé­tectable (inférieure à 50 copies ARN/mL) au bout de six mois. Du fait d’une charge virale très élevée au moment du diagnostic (supérieure à 5 log10 copies ARN/mL) ou d’une immunodépression profonde (lymphocytes CD4 inférieurs à 200/mm3), cette cinétique peut être retardée.

Optimiser, simplifier et alléger le traitement antirétroviral

Dans les suites d’une première ligne de traitement antirétroviral, ou après un traitement de relais, il est possible de proposer au patient une modification de sa trithérapie, dans le but d’éviter la toxicité cumulée au long cours de certaines molécules et de certaines interactions ­médicamenteuses, afin d’améliorer la tolérance et/ou de simplifier le schéma thérapeutique, pour favoriser l’observance, donc limiter le risque d’échec virologique et améliorer la qualité de vie.
Simplifier le traitement signifie réduire le nombre de comprimés ou le nombre de prises, donc améliorer le confort du patient. Alléger signifie réduire le nombre de molécules (bi- ou monothérapie au lieu d’une trithérapie), la dose de certaines molécules ou le nombre de jours de prise, pour diminuer l’exposition cumulée aux antirétroviraux dans le temps. Aucun critère précisément défini ne permet de proposer un allègement de traitement à un patient, en dehors de sa bonne observance, objectivée par une durée de suppression virologique (charge virale indétectable) prolongée.10
L’optimisation du traitement antirétroviral débute par la substitution des molécules les plus toxiques par des molécules plus récentes, ce qui suppose une actualisation constante des connaissances des prescripteurs sur le sujet. Quant à l’allègement du traitement, les bithérapies associant un IP/r à un INTI, un INI à un INTI11 et un INI à un INNTI12 sont désormais très bien évaluées et ont intégré les recommandations internationales. Les monothérapies (IP/r et DTG) ne sont plus recommandées. La prise intermittente du traitement (4 ou 5 jours sur 7) est une stratégie très prometteuse, évaluée dans plusieurs essais, qui devrait aussi prochainement être incluse dans les recommandations internationales.13

Les interruptions thérapeutiques ne sont jamais conseillées

Elles entraînent un rebond virologique, une dégradation de la situation immunitaire et majorent la morbi-mor­talité. En cas d’impossibilité temporaire de prise des traitements, une interruption thérapeutique doit être la plus courte possible et doit concerner toutes les ­molécules, par ailleurs reprises ensemble. Un avis ­spécialisé doit absolument être sollicité.

Gérer l’échec virologique

Toute reprise de la réplication virale (charge virale supérieure à 50 copies ARN/mL) nécessite de faire le point au plus vite sur la situation, pour éviter l’émergence de mutations de résistance en cas d’échec virologique. Un interrogatoire soigneux doit permettre de préciser une éventuelle inobservance (cause largement majoritaire d’échec virologique), une possible interaction médicamenteuse (analyse détaillée de toutes les ordonnances du patient) et de rechercher une pathologie intercurrente, une modification des conditions de vie, etc.
En cas d’échec virologique avéré (deux mesures ­successives de la charge virale supérieures à  50 copies ARN/mL), le traitement antirétroviral doit être redis­cuté en milieu spécialisé et adapté, en fonction du génotype de résistance (encadré 3) obtenu au moment de l’échec.

Nouvelles molécules antirétrovirales et nouveaux modes d’administration

En l’absence de guérison possible, l’avenir du traitement antirétroviral est à l’utilisation de molécules de moins en moins toxiques, de plus en plus faciles à prendre, ­incluant des formes à libération prolongée et/ou injectables.
La rilpivirine et le cabotégravir, développés sous forme injectable intramusculaire, ont récemment été évalués dans des essais randomisés et leur efficacité a été démontrée.7 Une injection intramusculaire de ces deux produits tous les mois ou tous les deux mois devrait prochainement devenir une alternative aux formes orales quotidiennes. Des implants sont en cours d’élaboration et pourraient permettre la diffusion très prolongée d’antirétroviraux (plusieurs mois, années peut-être).
De nouvelles familles thérapeutiques émergent, comme les inhibiteurs nucléosidiques de la translocation de la transcriptase inverse14, les inhibiteurs de maturation ou de capside.15 Aussi, de nouvelles associations d’antirétroviraux sont à l’étude, en particulier des bithérapies dont le but est de s’affranchir des molécules les plus toxiques.

Enjeux

Les traitements antirétroviraux disponibles en 2021 ­assurent le contrôle prolongé de l’infection par le VIH, avec une bonne tolérance, et les nombreuses combinaisons disponibles permettent de proposer les solutions individualisées les mieux adaptées au mode de vie de chaque patient. Au-delà du bénéfice individuel évident (espérance de vie désormais comparable entre séropo­sitifs et séronégatifs), les antirétroviraux empêchent la transmission du virus d’un individu à l’autre, notamment par voie sexuelle. Cette suppression de la transmission est capitale sur le plan de la santé publique, mais permet également de lutter contre la stigmatisation que continuent de subir les personnes vivant avec le VIH. Malgré toutes ces notes positives, les mécanismes d’invasion et la variabilité génétique du virus tiennent en échec les cliniciens et les chercheurs quant à l’élaboration d’un vaccin et de stratégies d’éradication. Dans ce contexte, le développement de molécules dénuées de toxicité, l’évaluation et la diffusion de stratégies d’allègement thérapeutique sont des enjeux actuels très importants. 
Encadre

1. La vitesse de sélection des mutations de résistance dépend du degré de barrière génétique

La barrière génétique d’une molécule antirétrovirale rend compte de sa capacité à ne pas induire de mutations de résistance sur le virus quand persiste une réplication virale sous traitement (dans le cas d’une inobservance, d’une malabsorption ou d’une interaction médicamenteuse, par exemple).

Une molécule dont la barrière génétique est faible (comme le raltégravir) induit une sélection très rapide de mutations de résistance et perd son efficacité dès qu’une mutation émerge.

Une molécule dont la barrière génétique est élevée (comme le darunavir) induit une sélection relativement lente et faible de mutations de résistance ; une accumulation de plusieurs mutations de résistance est nécessaire pour qu’elle perde son efficacité.

Encadre

2. Quand initier le traitement antirétroviral ?

Toutes les recommandations mondiales proposent d’initier le traitement antirétroviral dès le diagnostic, indépendamment du nombre de lymphocytes T CD4, les bénéfices en termes de morbi-mortalité et de suppression de la transmission interindividuelle étant désormais clairement établis, quel que soit le niveau d’immunodépression.

En cas de découverte de l’infection par le VIH en primo-infection ou au cours de la grossesse, l’introduction du traitement est une urgence, tant pour le bénéfice individuel (sauvegarde du répertoire immunitaire, diminution de la morbidité à court et long termes liée à l’infection) que collectif (réduction rapide du risque de transmission, sexuelle ou de la mère à l’enfant). Seule la découverte de certaines infections opportunistes au moment du diagnostic impose de différer l’initiation du traitement antirétroviral. C’est le cas pour la tuberculose et la cryptococcose neuroméningée, pour limiter le risque de syndrome de restauration immune (syndrome de réponse inflammatoire systémique, SRIS) dont les conséquences cliniques peuvent être fatales.

Encadre

3. Le génotype de résistance pour adapter le traitement

Avant l’initiation du traitement antirétroviral ou en cas d’échec virologique, il est recommandé d’effectuer un génotype de résistance, qui consiste à séquencer l’ARN viral (ce qui nécessite une virémie détectable et donc une réplication virale), notamment les gènes codant pour la transcriptase inverse, la protéase et l’intégrase. Après comparaison avec les séquences de référence de souches virales « sauvages » (sans mutations), il est possible de déterminer si des mutations de résistance sont présentes sur le virus du patient, à des positions associées à une résistance aux molécules antirétrovirales utilisables en pratique clinique.

En l’absence de réplication virale (charge virale indétectable), il est possible de réaliser un génotype sur l’ADN viral intégré dans les cellules (réservoir) pour déterminer si cet ADN comporte des mutations de résistance à prendre en compte pour le choix du traitement.

Références
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13. Landman R. W96 efficacy of 4/7 days maintenance ART strategy: ANRS-170 QUATUOR trial. CROI, Chicago. 2021;Abs. 419.
14. Schürmann D, Rudd DJ, Zhang S, De Lepeleire I, Robberechts M, Friedman E, et al. Safety, pharmacokinetics, and antiretroviral activity of islatravir (ISL, MK-8591), a novel nucleoside reverse transcriptase translocation inhibitor, following single-dose administration to treatment-naive adults infected with HIV-1: an open-label, phase 1b, consecutive-panel trial. Lancet HIV 2020;7(3):e164-72.
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Résumé

Trente-cinq ans se sont écoulés depuis la description des premiers cas d’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)/syndrome d’immunodéficience acquise (sida). L’infection par le VIH, à l’origine constamment mortelle, est devenue une infection virale chronique, grâce au contrôle de la réplication du VIH par les traitements antirétroviraux actuels. Ces traitements, dont le bénéfice individuel majeur est d’interrompre l’évolution de la maladie, constituent un moyen extrêmement efficace pour contrer la transmission du virus d’un individu à l’autre. Malgré leur efficacité sur la réplication virale, les antirétroviraux ne parviennent pas à éradiquer le virus, du fait de son intégration dans les réservoirs cellulaires. Aussi, le traitement antirétroviral doit être poursuivi à vie : il impose une observance rigoureuse et prolongée. La pharmacopée actuelle comporte de nombreuses possibilités thérapeutiques, fondées sur des traitements simples et bien tolérés. Le vieillissement des patients infectés par le VIH et leur exposition au long cours aux antirétroviraux lancent de nouveaux défis aux cliniciens : la gestion des interactions médicamenteuses et le maniement de stratégies thérapeutiques allégées, incluant les bithérapies antirétrovirales et les traitements intermittents. Dans un futur proche, de nouvelles molécules de longue durée d’action, avec des modes d’administration variés, devraient encore révolutionner la prise en charge de l’infection par le VIH.