1 Si l’on excepte celles d’origine alimentaire, les zoonoses sont des maladies finalement relativement rares chez l’homme en France en 2018 et souvent bénignes sauf pour des personnes à risque particulier (grossesses dans certains cas, et immunodéficience).
2 Les exceptions à cette règle sont les zoonoses transmises par morsure, celles transmises par les tiques (maladie de Lyme) et, dans une moindre mesure, celles transmises lors d’avortements des ruminants.
3 Pour les morsures : le premier risque est la pasteurellose ; en effet plus de 30 % de chiens et près de 80 % de chats hébergent de manière inapparente des pasteurelles dans leur cavité buccale.
4 Le risque de rage ne doit pas être ignoré malgré la situation indemne (pour les mammifères terrestres) de la France, mais en cas de morsure le médecin doit s’appuyer sur la surveillance de l’animal mordeur ou griffeur. Cette surveillance, en principe obligatoire pour toute morsure ou griffure d’un humain, est pratiquée par le vétérinaire et permet d’éviter certains traitements post-exposition. Elle consiste en trois visites au cours des 15 jours suivant la morsure et a pour objectif de s’assurer que l’animal n’a pas développé de signe clinique de rage au cours de cette période. Elle permet donc de vérifier que l’animal mordeur n’était pas excréteur présymptomatique du virus rabique dans sa salive au moment de la morsure.
5 La prévention de la toxoplasmose chez la femme enceinte passe rarement par l’éviction des chats du foyer mais plutôt par une bonne gestion des aliments à risque. En effet, d’une part, seuls les chats ayant une activité extérieure sont potentiellement excréteurs d’oocystes dans leurs déjections et, d’autre part, les oocystes ne sont pas directement infestants (il leur faut une maturation de 12 à 24 heures). Une bonne gestion des litières est donc un moyen de gestion adapté
6 Pour les personnes mordues par une tique, il est important de prendre en compte que, en France, 20 % environ des tiques sont infectées par la bactérie responsable de la maladie de Lyme, mais que les tiques ont besoin d’être « installées » pendant un certain nombre d’heures sur le patient (habituellement au moins 12 à 24 heures) pour transmettre la bactérie, ce qui fait du « détiquage » manuel précoce un bon moyen de prévention. L’érythème migrant est la première manifestation de la maladie de Lyme et doit être systématiquement recherché. Une antibioprévention systématique en cas de morsure de tique n’est donc pas adaptée.
7 Pour les personnes en lien avec une exploitation agricole (et leurs animaux), il est nécessaire de s’informer auprès du patient et/ou auprès du vétérinaire praticien de la situation épidémiologique de la ferme, notamment au regard des maladies abortives. Ces maladies n’ont, dans la majorité des cas, pas de facteur de gravité chez l’homme, sauf chez la femme enceinte (Chlamydia abortus, fièvre Q,) et chez certaines personnes à risque (valvulopathie, immuno­suppression…)
8 Les zoonoses sont habituellement bien connues des vétérinaires qui rencontrent ces infections/infestations assez couramment chez les animaux domestiques et qui peuvent donc apporter de précieux éléments d’information pour l’orientation du diagnostic ainsi que pour la prise en charge des patients. Il ne faut donc pas hésiter à les contacter en cas d’exposition.