Dans un dossier concernant une neuropathie périphérique, l’étudiant doit savoir décrire la démarche diagnostique, connaître les grandes entités nosologiques et savoir ce qu’on peut attendre de l’examen électroneuromyographique. Il s’agit également de savoir orienter le diagnostic étiologique en proposant les explorations appropriées à chaque situation clinique. De nombreuses pathologies sont donc concernées. Bien sûr, ces objectifs ne peuvent être atteints qu’après un interrogatoire et un examen clinique systématiques qui conduisent à une demande hiérarchisée d’examens complémentaires.

Un patient de 55 ans, éthylique chronique et diabétique en rupture de suivi, consulte pour des douleurs des membres inférieurs. Ses douleurs sont à type de décharges électriques et de picotements au niveau des deux pieds, symétriques, remontant en chaussettes jusqu’à mi-jambes. Il ne rapporte pas de symptômes au niveau des membres supérieurs. À l’examen, on note une aréflexie achilléenne avec des réflexes rotuliens préservés. Sur le plan moteur, un discret déficit des releveurs des orteils est constaté. Le patient a une perte de sensibilité à l’aiguille au niveau des pieds.
Question 1 – Dans l’hypothèse d’une neuropathie périphérique, s’agit-il d’une mononeuropathie, mononeuropathie multiple, polyneuropathie, polyradiculonévrite ?
Polyneuropathie. Symptômes distaux et symétriques sans systématisation radiculaire ou tronculaire.
Question 2 – Demandez-vous la réalisation d’un électroneuromyogramme (ENMG) ?
Pas d’ENMG à titre systématique (recommandations de la HAS 2007) devant une polyneuropathie sans atypie avec contexte évocateur (diabète, éthylisme).
Question 3 – Quelles anomalies retrouverait probablement l’électroneuromyogramme ?
Dans ce contexte métabolique et toxique chronique, l’électroneuromyogramme retrouverait probablement des signes de neuropathie axonale, avec des diminutions des amplitudes des potentiels moteurs et sensitifs, sans altération significative des vitesses de conduction nerveuses.
 Quelques années plus tard, alors que le diabète n’est toujours pas équilibré et l’éthylisme non sevré, le patient a brutalement un déficit du releveur du pied gauche puis, une semaine plus tard, un déficit moteur de la main droite prédominant sur les extenseurs.
Question 4 – Que proposez-vous ?
Il ne s’agit pas de l’évolution naturelle de la polyneuropathie. On identifie une probable systématisation multi-tronculaire (nerf fibulaire gauche et nerf radial droit) faisant suspecter une mononeuropathie multiple. Un bilan neurologique approfondi (ENMG, examen immunologique, biopsie nerveuse) est donc nécessaire rapidement pour rechercher notamment une vascularite.
 
Retrouvez l’item lié à ce quiz ici : Frachet S, Magy L. Item 96. Neuropathies périphériques.  Rev Prat 2024;74(2):209-16.

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