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Fiche patient : mesures d'éviction des acariens

La prise en charge d’une allergie aux acariens repose sur trois axes : les mesures d’éviction, le traitement médical et la désensibilisation. Les mesures de prévention à appliquer sont listées ci-dessous. Pour optimiser leur efficacité, elles doivent être réalisées conjointement.

Dans la chambre

  • Éviter de faire sécher du linge humide, d’y installer un aquarium, des plantes vertes ou d’utiliser un appareil à vapeur.
  • Fini le matelas en laine de grand-mère ou celui ayant un côté été et une face hiver ! Un modèle en mousse ou en latex (à condition de ne pas y être allergique) est l’option la plus adaptée. Oreiller, couette et couverture doivent être en tissu synthétique.
  • Le matelas doit être aspiré longuement plusieurs fois par an. Il doit reposer sur un sommier à lattes et non tapissier ; pas de futon. C’est inutile est inefficace d’investir dans un matelas « traité contre les acariens » (attention aux publicités mensongères de la grande distribution !).
  • L’aération de la chambre matin et soir (fenêtres ouvertes pendant 15 à 20 minutes) permet de renouveler l’air. Ouvrir le lit durant ce laps de temps.
  • La température ambiante ne doit pas dépasser 19 °C et l’humidité relative doit se situer impérativement aux alentours de 50 % de taux d’hygrométrie.
  • En cas de lits superposés, l’allergique doit choisir si possible le lit supérieur.
  • Se doter d’une housse anti-acariens à tissage serré +++ (et pas d’une alèse !) qui entoure totalement le matelas et est hermétiquement fermée par une fermeture à glissière. Elle est étanche (grâce au film en polyuréthane) et la trame est suffisamment dense pour éviter le passage des acariens et permettre de les couper de la nourriture (squames de peau, kératine) et de la transpiration humaine (encadré 2).
  • Laver draps, housse d’oreillers et couettes en coton à 60 °C, une fois par semaine.
  • Mettre les peluches au congélateur pendant 24 h pour tuer les acariens puis les laver à 30 °C ou 40 °C pour débarrasser les jouets des corps d’acariens morts et de leurs déjections.
  • Pour le sol, préférer le carrelage, le parquet vitrifié à l’eau ou flottant, le linoléum.
  • Privilégier les bibliothèques avec vitrine. Les doubles rideaux sont des nids à poussière (donc à acariens), comme les canapés en tissu.
  • L’utilisation d’acaricides est désormais fortement déconseillée car responsables de polluants d’air intérieur.

Choisir le bon aspirateur

  • Utiliser un aspirateur avec sac et un filtre HEPA indice 13 (haute efficacité pour les particules aériennes). Les modèles sans sac sont à bannir (risque d’aérosol de poussière lorsqu’on vide le réservoir).
  • Si système d’aspiration est centralisé : installation dans un local technique annexe. Nettoyage régulier des gaines souples pour limiter le développement de micro-organismes.
  • Les purificateurs d’air n’ont pas fait la preuve de leur efficacité dans la lutte contre les acariens.

Ménage : les bons reflexes

  • Pour éliminer la poussière, utiliser un tissu en microfibre ou un chiffon en coton légèrement imbibé d’eau, pour capter les acariens sans abimer les meubles. Oublier les sprays dépoussiérants, les huiles essentielles (polluants de l’air intérieur, inutiles et irritants) et les plumeaux qui déplacent la poussière !
  • Si compostage à la maison : nettoyer régulièrement autour du bio-seau dans un périmètre de 50 cm.
  • Les acariens se nourrissant de moisissures, toute infiltration ou source de développement fongique est à régler rapidement.
  • En cas de séjour dans une location ou une résidence secondaire inoccupée pendant plusieurs semaines : bien aérer, passer l’aspirateur, laver les couvertures, mettre les housses anti-acariens.

Ne pas oublier les acariens de stockage !

Les acariens de stockage recherchent les zones les plus favorables pour leur développement : taux d’hygrométrie approchant 80 % et température avoisinant les 25 à 30 °C. Ainsi, ils sont présents dans les granges, les étables, les greniers à foin et les silos à grains, mais aussi dans la cuisine, la salle de bain ou même les toilettes et la literie, les interstices de plancher, les placards à provisions, les garde-manger, les meubles cannés, les chaises paillées ou rembourrées, les toits de chaume, les litières, les paquets de farine (ils peuvent coloniser un paquet ouvert en 2 mois), les murs humides et moisis.

En cas de séjour dans un endroit à climat (sub)tropical, conserver les farines dans des récipients hermétiquement fermés au réfrigérateur. Ces allergènes d’acariens ne sont pas détruits par la chaleur et peuvent être à l’origine d’anaphylaxie (en cas d’ingestion de plats contenant ces farines contaminées).

Limitez les sources de libération de formaldéhyde

  • Meubles en agglomérés (aérer pendant 15 jours avant utilisation).
  • Choisir des peintures avec le logo A+ garantissant une libération de formaldéhyde modérée.
  • Bien aérer une pièce qui vient de bénéficier des transformation (colles pour sol ou papiers peints).
  • Éviter certains produits d’entretien.

Dépister la présence d’acariens

La possibilité de dépister la présence d’acariens est offerte par l’Acarex-test, disponible en ligne ou en pharmacie. Il dose la quantité de guanine excrétée uniquement par les acariens. La meilleure solution reste l’intervention à domicile d’un CEI (conseiller en environnement intérieur). L’intervention est remboursée en cas de prescription médicale. Demander à son allergologue.

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