L’examen gynécologique de Marie, 35 ans, montre des lésions papuleuses bleutées et violacées en regard des grandes lèvres, ni douloureuses ni prurigineuses, d’apparition récente. Un mois auparavant, elle a eu une déchirure anale à la suite d’un rapport sexuel. Les sérologies d’IST sont négatives.

Observation

Il s’agit de lésions papuleuses vasculaires bénignes, de couleur bleutée à rouge, ayant une surface écaillée et un diamètre < 1 cm. Elles sont généralement asymptomatiques.
L’angiokératome de Fordyce est plus fréquent chez l’homme (localisation scrotale le plus souvent). Les atteintes vulvaires, relativement rares, touchent particulièrement les femmes autour de 50 ans et peuvent être responsables de saignements, prurit, gêne, voire dyspareunies.
Le diagnostic est clinique. En cas de doute (suspicion de lésion mélanique), une biopsie avec examen anatomopathologique doit être réalisée. Devant des angiokératomes multiples (> 100), de petite taille et de distribution diffuse, on doit évoquer une maladie de Fabry.
Dans les formes asymptomatiques, il faut rassurer la patiente et proposer un suivi annuel. Un traitement médico-chirurgical est envisagé en cas de gêne esthétique, saignement ou douleur, par électrocoagulation, cryothérapie ou laser (argon ou CO2).
Pour en savoir plus
Renaud-Vilmer C, Dehen L, de Belilovsky C, Cavelier-Balloy B. Pathologie vulvaire. EMC (Elsevier Masson), Dermatologie [98-836-A-10], Gynécologie [510-A-20], 2002: 14 p.

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