Cancer de la marge anale

Le cancer de l’anus est rare : il représente environ 1,5 % des cancers digestifs. Il s’agit le plus souvent d’un carcinome épidermoïde. Il est dû aux papillomavirus humains oncogènes, tout particulièrement les types 16 et 18. Il survient surtout chez la femme de plus de 50 ans, mais aussi chez des hommes plus jeunes pour lesquels l’augmentation de fréquence récente est liée à l’infection par le VIH. Le tabac et la prise d’immunosuppresseurs sont également des facteurs de risque. Ce cancer a une extension surtout loco-régionale, rarement métastatique.
Les symptômes ne sont pas spécifiques : sensation de tuméfaction, suintements, saignements, prurit, douleurs, etc. À l’examen, la tumeur siège au niveau de la marge et/ou du canal anal et peut prendre un aspect bourgeonnant et/ou ulcéré (fig. 2). Le diagnostic repose sur une analyse histologique.
Les principaux diagnostics différentiels sont la thrombose hémorroïdaire externe, le prolapsus hémorroïdaire interne, la marisque hypertrophique en cas de masse et la fissure anale, la marisque ulcérée d’une maladie de Crohn et certaines infections en cas d’ulcération.
Le traitement curatif repose sur l’exérèse locale et/ou la radiothérapie, souvent associée une chimiothérapie, voire une amputation abdomino-périnéale, selon les cas. Le pronostic est globalement bon.
La prévention repose sur la vaccination contre les papillomavirus oncogènes. Le dépistage est indiqué chez les patients à risque, notamment ceux infectés par le VIH, les femmes ayant un antécédent de néoplasie du col utérin et les patients sous immunosuppresseurs au long cours.