Raymond, 58 ans, est actuellement hébergé dans un centre de sans domicile fixe. Il sort de l’unité d’infectiologie, et son départ s’est effectué contre avis médical. À l’entrée, ce dernier avait un œdème du visage, une hyperthermie, et était sous antibiothérapie. Cliniquement, on objective des croûtes autour du nez, et un caractère inflammatoire de la face (photo).

Le terme de dermo-hypodermite est superposable à celui de cellulite infectieuse ; terme non adapté à la symptomatologie. Il s’agit en réalité d’une infection qui diffuse profondément (épiderme, derme et hypoderme) avec nécrose de l’aponévrose superficielle et des muscles sous-jacents.
À l’origine, nous retrouvons la notion de traumatisme, de lésions cutanées chroniques (cas de l’impétigo de notre patient), une intervention chirurgicale.
De plus, ces manifestations se développent plus fréquemment sur un terrain à risque : âge supérieur à 50 ans, diabète, alcoolisme, obésité, immunosuppression, déficit de certains facteurs de la coagulation, dénutrition.
Cliniquement, on note une hyperthermie, une inflammation cutanée, des douleurs, et un œdème.
Une différence existe par rapport à l’érysipèle : une limitation qui n’est pas nette de la zone inflammatoire.
Le traitement repose sur l’administration d’une antibiothérapie efficace sur les deux germes les plus souvent rencontrés (streptocoques surtout, et staphylocoques) : amoxicilline, pénicilline G, association amoxicilline-acide clavulanique.
Par ailleurs, si le sujet n’est pas ou est insuffisamment traité, on peut observer une nécrose cutanée ou un abcès.

Pour en savoir plus

Zahar JR, Brun-Buisson C. Dermo-­hypodermite et fasciites nécrosantes. La Revue du Praticien 2001;51(6):628-32.

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