Julien, 27 ans, montre une plaie aux bords inflammatoires et nécrose centrale (figure). Il reconnaît l’injection répétée d’héroïne à ce niveau.

Plusieurs facteurs sont impliqués : produit ou solvant (eau, citron) contaminé, matériel souillé (seringue ou filtre notamment, à l’origine de 90 % des infections).
De nombreux micro-organismes peuvent être incriminés : entérocoques, Pseudomonas, staphylocoques (aureus le plus souvent) en cas de matériel non stérile ; Candida ; virus : CMV, VHC, VHB, VIH, Epstein-Barr.
Cliniquement, un placard érythémateux et très inflammatoire se développe autour du point d’injection, traduisant l’infection du derme profond et des tissus sous-cutanés. Adénopathies locorégionales et fièvre sont alors observées.
La forme nécrosante est à redouter. Dans ce cas, la prolifération bactérienne est intense (hyperthermie, douleur violente, extension rapide). La nécrose évolue de la profondeur vers la superficie, le fascia est respecté. Stade ultime : la fasciite nécrosante (atteinte de l’aponévrose superficielle) avec hypoesthésie, crépitation à la palpation (anaérobie).
Urgence médico-chirurgicale. Débridation large et antibiothérapie intraveineuse à forte dose (ciblant S. aureus chez le toxicomane) : amoxicilline + acide clavulanique ou bêtalactamine (oxacilline) + couverture anti-SARM (vancomycine) pendant 14 à 21 jours, secondairement adaptée aux prélèvements.

Pour en savoir plus

HAS, SPILF, Société française de dermatologie et pathologies sexuellement transmissibles. Synthèse de la recommandation de bonne pratique – Février 2019. Prise en charge des infections cutanées bactériennes courantes. Volet 1. Rev Prat Med Gen 2019; 33:869-70.

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