Aurélien, 51 ans, consulte pour l’apparition, depuis quelques semaines, d’un prurit et de sensations constrictives au niveau du gland. L’application d’un antifongique local, prescrit par un confrère, n’a pas eu d’effet. L’examen clinique montre des lésions érythémato-squameuses (photo). Lors de l’interrogatoire, le patient explique avoir des rapports sexuels protégés par préservatifs.
Quatre types d’eczéma du pénis sont classiquement décrits : – la dermatite atopique, qui débute dans l’enfance et se caractérise par des lésions érythémato-squameuses. L’atteinte est le plus souvent retrouvée sur d’autres sites (visage, plis de flexion, mains…) ; – la dermatite séborrhéique, qui siège également au niveau du cuir chevelu ; – l’eczéma dyshidrosique, qui prend la forme de vésicules prurigineuses devenant suintantes en se rompant ; – la dermatite de contact, qui peut être d’origine irritative ou allergique.
Cliniquement, la dermatite de contact a la forme d’un érythème désquamant, parfois vésiculeux, voire ulcéro-suintant. Le tableau est souvent dominé par un prurit intense (plutôt en cas d’origine allergique) et des sensations de brûlure (plus souvent en cas d’origine irritative). Le site concerné par cette dermatose est souvent peu extensible, occasionnant une sensation de striction. Il est possible d’observer un aspect fripé local ou, au contraire, un œdème. Pour notre patient, l’exposition au latex et le prurit orientent vers une origine allergique.
La prise en charge repose sur l’administration de dermocorticoïdes d’activité moyenne.
Il est essentiel d’informer le patient de sa possible allergie au latex pour éviction de l’exposition et désensibilisation éventuelle.
Pour en savoir plus
Saurat JH, Lipsker D, Thomas L, et al. Dermatologie et infections sexuellement transmissibles. Paris: Elsevier-Masson, 2017.

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