Jacques, ancien militaire de 90 ans, sous anticoagulant, est très gêné par une excroissance dure au niveau d’une de ses phalanges (figure).
Très fréquente chez les personnes âgées (plus de 70 ans) qui se sont beaucoup exposées au soleil durant leur vie, elle siège sur les zones découvertes : visage, cuisses, jambes, bras, avant-bras et dos des mains. La calvitie masculine est à haut risque au-delà de 40 ans, ainsi que les phototypes clairs. Examiner l’ensemble des téguments est important.
Des placards érythémateux ou des télangiectasies mal limitées se transforment en squames, jaunes ou transparentes, épaisses, adhérant au plan cutané superficiel. Elles peuvent former une corne, comme chez Jacques. L’examen histologique montre des atypies kératinocytaires qui font le danger de cette affection.
Ces lésions régressent rarement (5 à 20 % des cas) et sont considérées comme des carcinomes in situ, évoluant parfois en épidermoïde invasif. Dans ce cas, la tumeur infiltre les plans sous-jacents, imposant la biopsie.On traite selon l’étendue et le nombre de lésions.
Entre 1 et 5 tumeurs : cryothérapie, application de 5-FU (Efudix) ou d’imiquimod (Aldara). Le mébutate d’ingénol (Picato) peut être utilisé en seconde intention en cas de contre-indication de la première ligne (cryothérapie par exemple ; mais pas si hyperkératose).
Au-delà, pour de larges surfaces, on recourt à la photothérapie dynamique (application d’une crème sensibilisante avant exposition à une lampe à longueur d’onde particulière), outre les cytotoxiques locaux.
Efficacité et effets secondaires inflammatoires doivent être surveillés régulièrement.
Bien sûr, une photoprotection s’impose lors des sorties en plein air.
PouR en savoir plus
– Brunet Possenti F, Descamps V. Kératoses actiniques. Rev Prat Med Gen 2016;30:206-7.

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