Dépistage des cancers du poumon : à qui prescrire un scanner faiblement dosé ?
Le scanner faiblement dosé (scanner low dose ou LD) se distingue du scanner thoracique tel qu’on le pratique habituellement par le fait qu’il s’agit d’un scanner non injecté faiblement irradiant. Sa prescription doit obligatoirement préciser cette modalité particulière. Utilisé pour le dépistage, il permet de réduire significativement la mortalité spécifique de 20 à 25 %.
Mais cette pratique peut aussi avoir des inconvénients :
– risque de « faux positifs » : cependant, le suivi volumétrique des nodules permet de les réduire consi­dérablement ;
– le scanner est irradiant, mais à des taux faibles comparables à 6 mois d’irradiation naturelle en France ;
– un surdiagnostic estimé à 3,1 %.
Ainsi, on ne doit pas proposer à tous les fumeurs ou anciens fumeurs asymptomatiques des scanners LD annuels.
Cette prescription suppose 5 conditions qui doivent être impérativement réunies :
– le fumeur ou ancien fumeur doit être âgé d’au moins 50 ans et de moins de 75 ans. Il doit fumer ou avoir fumé > 15 cigarettes/j pendant au moins 25 ans ou > 10 cigarettes/j pendant au moins 30 ans ;
– il doit être apte à recevoir un traitement curatif (chirurgie ou radiothérapie stéréotaxique) en cas de découverte d’un cancer accessible à ces traitements ;
– s’il est encore fumeur, il doit s’inscrire dans une démarche de sevrage tabagique ;
– s’il est ancien fumeur, il doit avoir cessé de fumer depuis moins de 10 ans ;
– dans tous les cas, il doit être informé des avantages et des inconvénients de la démarche qui lui est proposée.
 
D’après : Milleron B. Dépistage des cancers du poumon : à qui prescrire un scanner faiblement dosé ?  Rev Prat 2020;70(8):863.

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