M. B., âgé de 25 ans, est hospitalisé aux urgences à la suite d’une tentative de suicide par pendaison. L’examen somatique et les examens complémentaires sont normaux. M. B. est opposé à l’entretien psychiatrique. Il dit qu’il ne comprend pas pourquoi il n’est pas mort. Il ajoute qu’il va recommencer car « de toute façon, on ne peut rien pour lui » et que depuis que son amie l’a quitté il y a deux mois, rien ne va plus, qu'elle était la seule à le comprendre. Il dit avoir une consommation d’alcool de plus en plus importante car cela l’empêche de penser et cela l’aide à trouver le sommeil. M. B. a une tension interne importante et il vous demande rapidement quand il va pouvoir rentrer chez lui. Il refuse toute aide de votre part.
Question 1 – Quelles sont les possibilités de prise en charge thérapeutique pour ce patient ? Justifiez.
Hospitalisation en psychiatrie, compte tenu du risque suicidaire élevé :
– pas de critique du passage à l’acte suicidaire ;
– persistance d’une intentionnalité suicidaire ;
– tension interne ;
– refus de toute prise en charge ;
– consommation d’alcool.
Question 2 – Vous arrivez à joindre les parents de M. B. qui sont d’accord pour une hospitalisation. Quelle procédure d’hospitalisation allez-vous mettre en place et selon quelle modalité ? Rédigez le certificat initial.
Hospitalisation sans consentement car crise suicidaire « d’urgence élevée » et absence de consentement aux soins, selon la modalité de soins psychiatriques à la demande d’un tiers (SDT).
Demande d’admission rédigée par un membre de la famille du patient, accompagnée de deux certificats médicaux circonstanciés. Le premier certificat est rédigé par un médecin n’exerçant pas dans l’établissement accueillant le patient. Le deuxième certificat peut être rédigé par un médecin exerçant dans l’établissement accueillant le patient.
« Je soussigné, Dr X., certifie que M. B., né le… et domicilié à…,
Présente les troubles suivants : tentative de suicide par pendaison, avec une absence de critique du passage à l’acte, la persistance d’une intentionnalité suicidaire, une souffrance psychique, un refus de toute prise en charge, une tension interne importante avec une augmentation des consommations d’alcool.
Il en résulte que :
– ses troubles rendent impossible son consentement ;
– son état mental impose des soins immédiats assortis d’une surveillance médicale constante en hospitalisation complète. 
Il nécessite donc son admission au centre hospitalier de…, en soins psychiatriques sans son consentement et sur la demande d’un tiers, en application de l’article L3212-1 du code de la santé publique.
J’atteste que, à ma connaissance, je ne suis ni parent ni allié au 4e degré inclus, ni avec le directeur du centre hospitalier, ni avec l’auteur de la demande d’admission, ni avec la personne à hospitaliser.
Fait à…,
Le ../../20..  à… h…
Signature »
Question 3 – En l’absence de tiers disponible, quelle possibilité auriez-vous pour la prise en charge de ce patient ?
Soins psychiatriques en cas de péril imminent (SPPI) [procédure sans tiers].
Un seul certificat d’un médecin n’exerçant pas dans l’établissement d’accueil du patient.
 
Retrouvez l’item lié à ce quiz ici : Voyer M, Jonas C, Senon JL. Item 15. Soins psychiatriques sans consentement. Rev Prat 2023;73(10):1143-6.

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