Cet homme de 54 ans, agriculteur, avait depuis 5 ans une lésion nodulaire du scalp à croissance lente évoluant vers l’ulcération. À l’examen dermatologique, on notait une lésion unique bien limitée, hyperpigmentée, sur la région pariétale gauche, mesurant 5 x 6 cm. Cette lésion était ferme, sans saignement au contact (fig. 1). Il n’y avait pas d’adénopathies cervicales. À l’histologie, le derme était le siège d’une prolifération carcinomateuse infiltrante agencée en massifs et amas tatoués de mélanine. Les noyaux présentaient des atypies avec agencement palissadique en périphérie (fig. 2). Il s’agissait d’un carcinome basocellulaire nodulaire tatoué. Une exérèse chrirugicale était réalisée, avec des marges saines de 5 mm et une bonne évolution.
Le carcinome basocellulaire ­tatoué ou pigmenté est relati­vement rare et pose un problème de diagnostic différentiel avec le mélanome. L’origine de cette coloration noirâtre est attribuée à la grande quantité de mélanine et au nombre important de méla­nocytes présents.1 La localisation au niveau des zones photo-exposées particulièrement, le caractère ulcéré ou hémorragique et la croissance relativement rapide sont autant de particularités pou­vant faire évoquer le diagnostic de mélanome. L’examen clinique à lui seul peut être insuffisant et le diagnostic peut représenter un véritable défi ; d’où l’intérêt d’un examen dermoscopique. L’histologie est la clé du diag­nostic. La prise en charge thérapeutique repose sur la chirurgie avec marge saine de 5 mm en moyenne pour des lésions de grande taille.2
Références
1. Brankov N, Prodanovic E, Hurley M. Pigmented basal cell carcinoma: increased melanin or increased melanocytes? J Cutan Pathol 2016;43:1139-42.
2. Telfer NR, Colver GB, Morton CA. Guidelines for the management of basal cell carcinoma. Br J Dermatol. 2008;159:35-48.

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