Évolution et nouvelles approches en contraception
L’accès à la contraception a marqué une étape fondamentale dans la libération de la femme. Pourtant, elle fait aujourd’hui l’objet de nombreuses attaques dans les médias et les réseaux sociaux, surtout lorsqu'il s’agit de contraception hormonale. La crise de 2012 au sujet du risque vasculaire des contraceptions estroprogestatives a fortement contribué à cette perception négative. Cependant, certains changements étaient déjà amorcés antérieurement, dans un contexte de diminution globale de l’utilisation des thérapeutiques hormonales classiques au profit des contraceptions dites de « longue durée d’action réversibles » (dispositifs intra-utérins et implant contraceptif) et des méthodes non hormonales. Les récentes études analysant l’évolution de l’utilisation des différents modes contraceptifs des femmes françaises montrent des comportements contrastés avec : d’une part une préférence des utilisatrices pour des contraceptions les plus efficaces et en particulier les contraceptions dites de longues durées d’action ; mais d’autre part un phénomène d’évitement de la contraception hormonale de la part des femmes jeunes (notamment entre 20 et 24 ans) au profit du seul préservatif en dépit de sa moindre efficacité contraceptive. Plusieurs phénomènes ont contribué à ces changements de comportement contraceptif : de profondes modifications des contraceptions hormonales ainsi que le développement de dispositifs intra-utérins adaptés aux différentes anatomies utérines ont permis de faire évoluer le paysage contraceptif français; enfin, du fait d’une meilleure connaissance des facteurs de risque vasculaire et de l’impact vasculaire différentiel selon les générations de contraceptions hormonales, le choix contraceptif peut être optimisé et adapté individuellement.
Geneviève Plu-Bureau