Daniel, 65 ans, consulte car des lésions maculopapuleuses prurigineuses avec pustules sont apparues au niveau de son dos et de son torse (figure). À l’interrogatoire, le patient révèle être traité par prednisone depuis quinze jours pour une lombalgie rebelle.

Certains médicaments sont connus pour provoquer de l’acné : les dermocorticoïdes, les androgènes, les contraceptifs oraux, les agents antituberculeux, la vitamine B12, le soufre, la puvathérapie, les antiépileptiques, les antidépresseurs tricycliques, les immunosuppresseurs, les sels de lithium, certains traitements anticancéreux (cas des anti-EGF, et des inhibiteurs du BRAF), les hormones thyroïdiennes, les halogènes (bromures et iodures). Les androgènes ont une action sur les follicules pileux ; pour les autres molécules, les mécanismes en cause ne sont pas établis de manière précise. Les traitements administrés pour l’acné peuvent eux-mêmes majorer initialement la symptomatologie. Les corticoïdes oraux peuvent également provoquer une acné, le plus souvent inflammatoire, plutôt localisée au niveau de la face ou de la partie supérieure du thorax.

Cliniquement, l’acné survient au décours du traitement – le délai varie entre quelques jours à quelques semaines. Les lésions sont alors maculopapuleuses ; elles peuvent être en dôme. Quelques pustules, des comédons ou des kystes sont aussi observés.

Le traitement repose sur l’éviction du traitement en cause. Dans le cas de la corticothérapie, l’arrêt doit se faire par paliers pour éviter une insuffisance surrénalienne ; un traitement anti-acnéique classique par tétracycline peut être associé dans les acnés inflammatoires. Ces mesures permettent une amélioration rapide de la symptomatologie.

Pour en savoir plus
Humbert P. Acnés induites. Rev Prat 2002;52(8):838-40.

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