Une femme de 23 ans consulte pour des excroissances prurigineuses en « crêtes de coq » de la marge anale (fig. 1).
Les condylomes, dus aux papillomavirus humains (HPV), sont l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente. La plupart des patients se contaminent dès le début de leur activité sexuelle, mais la durée d’incubation est variable, allant de quelques jours à plusieurs années. Beaucoup sont porteurs asymptomatiques. Les symptômes d’appel sont discrets : tuméfaction, prurit et/ou sang à l’essuyage.
Le diagnostic est clinique. Au niveau anal, les condylomes apparaissent le plus souvent sous la forme de lésions exophytiques, blanchâtres ou rosées, de petite taille, multiples et disséminées au niveau de la marge et/ou du canal anal. Parfois, ils peuvent être très extensifs (
Les principaux diagnostics différentiels sont les marisques, les molluscums contagiosums, les kystes sébacés, les papilles endo-anales et certains cancers débutants.
Un traitement est le plus souvent proposé, car la régression spontanée est possible mais imprévisible. En l’absence d’antiviral spécifique, il repose sur divers topiques (imiquimod notamment), la destruction par électro-/photocoagulation, congélation et/ou laser, voire l’exérèse chirurgicale en cas de condylomatose extensive.
Le suivi est impératif car les récidives sont fréquentes. Il est recommandé de dépister les autres IST : hépatites B et C, virus de l’immunodéficience humaine (VIH), syphilis, Chlamydia et gonocoque.
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