Une femme de 29 ans, triathlète, sans antécédents, consulte pour l’apparition de lésions vésiculeuses et prurigineuses au niveau des mains (fig. 1), des chevilles (fig. 2) et de la base du cou, survenues à la suite de sa dernière compétition de triathlon. 
L’absence d’amélioration sous antihistaminiques, la localisation des lésions au niveau des jonctions avec la combinaison de natation et le recensement de cas similaires chez d’autres participants nous permettent d’évoquer une dermatite du baigneur. 
L’évolution a été favorable en une dizaine de jours : le traitement par dermocorticoïdes a permis la tolérance du prurit, et un antiseptique local a permis d’éviter les surinfections par grattage.

La dermatite du baigneur, ou dermatite cercarienne, est une zoonose métropolitaine affectant les oiseaux aquatiques, dont l’homme est une impasse parasitaire. Le pic d’incidence a lieu en été, principalement durant les mois de juillet et d’août, avec une augmentation de l’incidence en cas d’épisodes de sécheresse. La contamination humaine survient lors de baignades en eau peu profonde, surtout dans les zones végétalisées.1

Cliniquement, les lésions apparaissent en quelques minutes à quelques heures après la baignade et correspondent à la pénétration cutanée des cercaires. On observe, dans un premier temps, une éruption diffuse avec des maculopapules prurigineuses qui évoluent en papules, vésicules, pustules ou bulles. Les lésions persistent de sept à quinze jours, et le prurit reste intense. La distribution des lésions est très souvent symétrique et épargne les zones couvertes. Il n’y a pas de transmission interhumaine.2

Le diagnostic est clinique. Les cas groupés, la chrono­logie de l’apparition des lésions, l’intensité du prurit et les alertes vétérinaires concernant les zones de baignade permettent d’orienter le diagnostic. 

La prise en charge est symptomatique et repose sur les antihistaminiques et les dermocorticoïdes. La prescription d’un antiseptique local peut être utile pour éviter l’impétiginisation des lésions de grattage.3

Référence
1. Giovenazzo, P. La dermatite du baigneur : une drôle de pathologie loin d’être drôle. Institut national de santé publique du Québec. JASP 2005.
2. Ditisheim A, Chuard C, Érard V. Infections liées aux activités aquatiques. Rev Med Suisse 2011;7(312):1976-80.
3. Gomes E, Bouteldja J, de Haro L, et al. Dermatite du baigneur… en mer : description d’un cas de dermatozoonose parasitaire ubiquitaire. Toxicol Anal et Clin 2021;33(1):26-7.

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