Un militaire de 22 ans consulte pour sa visite médicale périodique. L’électrocardiogramme (ECG) alors réalisé montre un élargissement du QRS avec raccourcissement de l’intervalle PR de manière intermittente (
La dissociation isorythmique est une concomitance de deux rythmes de fréquence similaire : le nœud sinusal et un autre ectopique, jonctionnel ou ventriculaire. Le foyer ventriculaire ectopique et le nœud sinusal se déclenchent presque simultanément sans laisser le temps à l’onde P d’entraîner le ventricule. Le rythme d’échappement idioventriculaire accéléré entre en compétition avec celui du nœud sinusal. Les ondes P ont une fréquence proche de celle des QRS et sont situées tout au début du QRS mais ne sont pas conduites. Il y a donc une dissociation atrioventriculaire. Le rythme sinusal finit le plus souvent par capturer le rythme.
Parmi les diagnostics différentiels, on note le bloc atrioventriculaire complet de 3e degré dans lequel la fréquence de dépolarisation ventriculaire résulte d’un échappement lent ;1 les extra-systoles ventriculaires constituent un autre diagnostic différentiel : ce sont des impulsions ectopiques isolées provoquées par une réentrée locale située au niveau ventriculaire ou secondaire à un phénomène cellulaire automatique montrant un QRS large isolé sans onde P et habituellement suivi d’une pause compensatrice.2 Enfin, dans le bloc de branche gauche, le rythme est sinusal.
La dissociation isorythmique, ou rythme d’échappement idioventriculaire accéléré (RIVA) est bénigne et fréquente chez le jeune sportif. Il n’est pas nécessaire de réaliser des examens complémentaires et il n’y a aucune restriction d’activités.
1. Carbonnel N, Samy J, Journaux L, Dubecq C, Aigle L. Tous bloqués ? Rev Prat Med Gen 2013;27(909):722.
2. Brent Mitchell L. Extrasystoles ventriculaires. Le Manuel MSD, 2021.
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