Michèle, 73 ans, ayant des antécédents de fibrillation auriculaire (FA) paroxystique ablatée en 2013, consulte pour des « palpitations » perçues à son domicile le matin même.
L’ECG réalisé immédiatement au cabinet médical et le Holter ECG effectué dans la semaine, sur prescription de son cardiologue, ne retrouvent aucune anomalie du rythme.
Lors d’un nouvel épisode de palpitations, son époux lui fait porter sa montre connectée. Grâce à une fonction spécifique, cette dernière enregistre un tracé, qui révèle une FA de fréquence rapide (figure ). La patiente a pu bénéficier d’une nouvelle cryoablation.
Depuis, elle pratique une autosurveillance par montre connectée. Après 6 semaines de suivi, aucun nouvel épisode d’arythmie n’est rapporté.
L’ECG réalisé immédiatement au cabinet médical et le Holter ECG effectué dans la semaine, sur prescription de son cardiologue, ne retrouvent aucune anomalie du rythme.
Lors d’un nouvel épisode de palpitations, son époux lui fait porter sa montre connectée. Grâce à une fonction spécifique, cette dernière enregistre un tracé, qui révèle une FA de fréquence rapide (
Depuis, elle pratique une autosurveillance par montre connectée. Après 6 semaines de suivi, aucun nouvel épisode d’arythmie n’est rapporté.
Le diagnostic de FA est parfois difficile en raison de l’existence de formes paroxystiques.
Rappelons que l’ablation, via un cathéter percutané endo-vasculaire (monté depuis une veine fémorale jusqu’à l’oreillette droite, puis traversant le septum pour atteindre l’OG), a pour but la neutralisation électrique (par le chaud = radiofréquence ou le froid = cryoablation) de l’ostium des 4 veines pulmonaires dans l’OG ainsi que les zones les plus malades du myocarde atrial. Cette brûlure crée une barrière électrique isolant alors ces zones hyperexcitables du reste de l’oreillette. Principale indication : la récidive d’épisodes de FA symptomatiques sous antiarythmique, mais aussi option de première intention (à la place des antiarythmiques) en cas d’épisodes de FA paroxystique symptomatiques. Dans les FA persistantes, une seule ablation est rarement suffisante.
De nouveaux objets connectés et leurs applications – désormais accessibles à tout patient – mesurent en temps réel des paramètres de la fonction cardiaque, voire fournissent des enregistrements ECG.
La montre Apple Watch est dotée de 2 électrodes, l’une intégrée au dos (face en contact avec le poignet), l’autre au bouton (côté de l’appareil) sur lequel l’utilisateur doit poser le doigt de l’autre main pendant 30 secondes. Puis un algorithme sur une application dédiée permet de déterminer si le rythme cardiaque est normal (sinusal) ou s’il y a une FA.
Ces outils sont-ils assez fiables pour justifier leur utilisation dans le diagnostic et la surveillance de certaines pathologies, afin d’en prévenir les complications ?
Selon l’Apple Heart Study,1 étude prospective, en ouvert (université de Stanford) incluant plus de 400 000 participants, la valeur prédictive positive est de 71 % pour la détection (par montre connectée) de pouls irrégulier par tachogramme + électrode ECG et de 84 % en cas de tachogramme seul (meilleure sensibilité pour détecter toutes les anomalies de la FC mais moindre spécificité pour affirmer la FA).
Ces résultats sont encourageants quant à l’utilisation des montres connectées pour détecter la FA, avec toutefois quelques limites (hors une fréquence entre 50 et 150, l’algorithme ne permet pas de classer le rythme). Ils ont permis l’habilitation de la montre par la FDA aux États-Unis et le marquage CE en Europe pour les 2 fonctions : notification d’arythmie et application ECG une seule dérivation.
Selon WATCH AF,2, 3 étude cas-témoins prospective, ces montres ont une fiabilité satisfaisante dans la détection de la FA, qui pourrait encore être améliorée grâce au progrès de la qualité du signal ECG. Chez cette patiente, qui était symptomatique, on a pu ainsi authentifier un trouble du rythme, dont le caractère paroxystique n’avait pas permis le diagnostic par les examens habituels. Toutefois, leur intérêt chez des patients jeunes, qui sont les plus susceptibles de porter ce type de montre mais qui sont également à faible risque de FA, est controversé (pouvant générer consultations inutiles ou inquiétudes injustifiées).
Rappelons que l’ablation, via un cathéter percutané endo-vasculaire (monté depuis une veine fémorale jusqu’à l’oreillette droite, puis traversant le septum pour atteindre l’OG), a pour but la neutralisation électrique (par le chaud = radiofréquence ou le froid = cryoablation) de l’ostium des 4 veines pulmonaires dans l’OG ainsi que les zones les plus malades du myocarde atrial. Cette brûlure crée une barrière électrique isolant alors ces zones hyperexcitables du reste de l’oreillette. Principale indication : la récidive d’épisodes de FA symptomatiques sous antiarythmique, mais aussi option de première intention (à la place des antiarythmiques) en cas d’épisodes de FA paroxystique symptomatiques. Dans les FA persistantes, une seule ablation est rarement suffisante.
De nouveaux objets connectés et leurs applications – désormais accessibles à tout patient – mesurent en temps réel des paramètres de la fonction cardiaque, voire fournissent des enregistrements ECG.
La montre Apple Watch est dotée de 2 électrodes, l’une intégrée au dos (face en contact avec le poignet), l’autre au bouton (côté de l’appareil) sur lequel l’utilisateur doit poser le doigt de l’autre main pendant 30 secondes. Puis un algorithme sur une application dédiée permet de déterminer si le rythme cardiaque est normal (sinusal) ou s’il y a une FA.
Ces outils sont-ils assez fiables pour justifier leur utilisation dans le diagnostic et la surveillance de certaines pathologies, afin d’en prévenir les complications ?
Selon l’Apple Heart Study,1 étude prospective, en ouvert (université de Stanford) incluant plus de 400 000 participants, la valeur prédictive positive est de 71 % pour la détection (par montre connectée) de pouls irrégulier par tachogramme + électrode ECG et de 84 % en cas de tachogramme seul (meilleure sensibilité pour détecter toutes les anomalies de la FC mais moindre spécificité pour affirmer la FA).
Ces résultats sont encourageants quant à l’utilisation des montres connectées pour détecter la FA, avec toutefois quelques limites (hors une fréquence entre 50 et 150, l’algorithme ne permet pas de classer le rythme). Ils ont permis l’habilitation de la montre par la FDA aux États-Unis et le marquage CE en Europe pour les 2 fonctions : notification d’arythmie et application ECG une seule dérivation.
Selon WATCH AF,2, 3 étude cas-témoins prospective, ces montres ont une fiabilité satisfaisante dans la détection de la FA, qui pourrait encore être améliorée grâce au progrès de la qualité du signal ECG. Chez cette patiente, qui était symptomatique, on a pu ainsi authentifier un trouble du rythme, dont le caractère paroxystique n’avait pas permis le diagnostic par les examens habituels. Toutefois, leur intérêt chez des patients jeunes, qui sont les plus susceptibles de porter ce type de montre mais qui sont également à faible risque de FA, est controversé (pouvant générer consultations inutiles ou inquiétudes injustifiées).
Références
1. Turakhia MP, Desai M, Hedlin H, et al. Rationale and design of a large-scale, app-based study to identify cardiac arrhythmias using a smartwatch: The Apple Heart Study. Am Heart J 2019;207:66‑75.
2. Dörr M, Nohturfft V, Brasier N, et al. The WATCH AF Trial: SmartWATCHes for Detection of Atrial Fibrillation. JACC Clin Electrophysiol 2019;5:199‑208.
3. Bumgarner JM, Lambert CT, Hussein AA, et al. Smartwatch Algorithm for Automated Detection of Atrial Fibrillation. J Am Coll Cardiol 2018;71:2381‑8.
2. Dörr M, Nohturfft V, Brasier N, et al. The WATCH AF Trial: SmartWATCHes for Detection of Atrial Fibrillation. JACC Clin Electrophysiol 2019;5:199‑208.
3. Bumgarner JM, Lambert CT, Hussein AA, et al. Smartwatch Algorithm for Automated Detection of Atrial Fibrillation. J Am Coll Cardiol 2018;71:2381‑8.
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